À l’approche des fêtes de fin d’année, les prix des billets d’avion entre l’Europe et l’Algérie suscitent de vives réactions. Abdelouahab Yagoubi, député représentant les Algériens de l’étranger pour la circonscription de Paris, n’a pas hésité à exprimer sa colère face à la politique tarifaire de la compagnie nationale Air Algérie, qu’il juge totalement indéfendable. Dans une publication sur sa page Facebook, l’élu a dénoncé ce qu’il considère comme un « traitement indigne » réservé à la diaspora algérienne et a mis en lumière des problèmes plus profonds liés à la gestion du transport aérien dans le pays.
Pour Abdelouahab Yagoubi, cette flambée des prix n’est pas une question technique ou liée à des contraintes matérielles. Selon lui, « le problème relève avant tout de la gouvernance, de la volonté et du sérieux ». Il a vivement critiqué le ministère des Transports, estimant que l’État et ses institutions n’assurent pas un service aérien régulier et respectueux des citoyens. « Quand cesseront l’irresponsabilité et l’indifférence ? » a-t-il interrogé, mettant en cause la capacité des autorités à protéger les intérêts de la communauté algérienne établie à l’étranger.
Le cœur de sa critique porte sur les tarifs pratiqués par Air Algérie durant les périodes de forte demande. « Les tarifs imposés à nos ressortissants – notamment pendant les vacances de fin d’année – atteignent des niveaux exorbitants et indéfendables », a-t-il dénoncé. Il a souligné que la compagnie nationale, « financée par l’argent public », ne peut justifier ces prix exorbitants au prétexte de contraintes économiques. Le député a insisté sur le fait que la diaspora ne doit pas servir de « variable d’ajustement budgétaire » pour compenser une gestion déficiente et a conclu son message par un ton résolu : « Basta ! ». Il a réclamé davantage de « respect, de transparence et de considération » pour les Algériens de l’étranger, pénalisés dans leurs déplacements pour des raisons indépendantes de leur volonté.
Les chiffres confirment ses inquiétudes. Une simple recherche sur les vols entre Paris et Alger pour la fin décembre 2025 montre que les billets aller-retour dépassent fréquemment les 500 euros, un montant qui peut être prohibitif pour de nombreux passagers. Cette hausse touche particulièrement les départs depuis Paris, ville où réside une part importante de la communauté algérienne à l’étranger. Les billets pour d’autres villes européennes connaissent également une augmentation sensible, même si certains transporteurs privés, tels qu’ASL Airlines ou Transavia, offrent parfois des alternatives légèrement moins coûteuses.
Cette flambée de tarifs s’explique en partie par la forte demande liée aux fêtes de fin d’année, période où de nombreux Algériens souhaitent retrouver leur famille. Néanmoins, pour Yagoubi, cette justification ne peut occulter la responsabilité de la compagnie nationale et des autorités : « Il est intolérable que nos concitoyens soient obligés de payer des sommes astronomiques pour rentrer au pays », affirme-t-il.
En outre, le débat sur la tarification d’Air Algérie s’inscrit dans un contexte plus large de questionnements sur la gouvernance et l’efficacité des services publics en Algérie. La critique du député met en lumière le besoin urgent de réformes pour garantir un service aérien abordable, transparent et accessible à tous, surtout pour ceux qui vivent à l’étranger et qui sont souvent les plus touchés par ces tarifs excessifs.
Alors que le projet législatif et les mesures de régulation du secteur aérien continuent de faire l’objet de discussions, la communauté algérienne espère que ces alertes ne resteront pas lettre morte et que des solutions concrètes seront mises en place avant la prochaine période de forte affluence. La fin d’année 2025 pourrait ainsi être un tournant décisif pour Air Algérie et sa politique tarifaire, entre pressions sociales et exigences d’équité pour la diaspora.