Le débat autour du possible retour de la taxe d’habitation a animé la scène politique française ces derniers jours, mais pour Emmanuel Macron, la réponse est catégorique : c’est non, et cela, « de quelque façon que ce soit ». Selon les informations relayées par BFMTV, un proche du président a affirmé que le chef de l’État n’envisage en aucun cas de rétablir cet impôt supprimé progressivement entre 2018 et 2023. Une annonce qui concerne de nombreux propriétaires en France, parmi lesquels figurent aussi un grand nombre de ressortissants algériens ayant investi dans l’immobilier français au cours des dernières années.
La polémique est revenue sur le devant de la scène suite aux propos de François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire, qui a écarté l’idée d’un retour pur et simple de la taxe d’habitation, tout en suggérant la mise en place d’une « contribution modeste » pour aider au financement des services publics communaux. L’objectif affiché serait de rétablir un lien entre les citoyens et les collectivités locales, lien quelque peu distendu depuis la suppression de cet impôt. Toutefois, au plus haut sommet de l’État, la position reste ferme : aucune résurrection de la taxe d’habitation n’est à l’ordre du jour.
La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déclaré à l’issue du Conseil des ministres du lundi 28 avril que plusieurs propositions étaient effectivement sur la table, émanant aussi bien de ministres que de partenaires sociaux ou d’associations d’élus. Toutefois, elle a précisé qu’aucune décision ne serait prise avant la mi-juillet, insistant sur le fait que « rien n’est arbitré » et que ces propositions ne reflètent pas pour l’instant la position définitive du gouvernement.
Dans ce contexte, l’Association des maires de France (AMF) s’est aussi exprimée. Loin de réclamer explicitement un retour à la taxe d’habitation, l’AMF propose plutôt la création d’une « contribution universelle ». Cette idée rejoint l’initiative de François Rebsamen et vise à instaurer un nouveau lien fiscal entre les citoyens et leur commune, tout en préservant l’esprit de solidarité financière locale. L’enjeu est important : maintenir les ressources nécessaires au fonctionnement des collectivités sans raviver la colère populaire contre de nouveaux prélèvements.
Ce n’est pas la première fois que la question d’une participation financière des habitants refait surface. En novembre 2024, Catherine Vautrin, alors ministre du Partenariat avec les territoires dans le gouvernement de Michel Barnier, évoquait déjà la possibilité d’une « participation de nos concitoyens à l’ensemble de l’usage de la ville », estimant qu’il était nécessaire de « responsabiliser chacun sur l’importance du coût » des dépenses publiques locales. Une approche qui, sans proposer une taxe directe, cherche à ancrer une conscience fiscale locale.
Dans le paysage politique, peu de figures assument ouvertement l’idée d’un retour à la taxe d’habitation. Jean-François Copé, ancien ministre et maire, a été l’un des rares à déclarer sans détour en octobre dernier que, s’il fallait recréer un impôt, « c’est celui-là » qu’il fallait choisir. Une position minoritaire, tant le sujet reste explosif auprès d’une opinion publique échaudée par la pression fiscale.
Pour les propriétaires en France, qu’ils soient français, binationaux ou étrangers, notamment algériens qui sont nombreux à posséder des biens immobiliers sur le territoire, la suppression de la taxe d’habitation représentait un soulagement financier notable. L’annonce que cet impôt ne sera pas réinstauré, du moins sous sa forme initiale, maintient pour l’instant cet avantage. Toutefois, la vigilance reste de mise, car les discussions autour d’une « contribution modeste » ou d’une « contribution universelle » pourraient aboutir à de nouvelles formes de prélèvements, certes différents dans leur appellation, mais ayant potentiellement des effets similaires sur le portefeuille des contribuables.
La position d’Emmanuel Macron, relayée par BFMTV, vise à préserver un équilibre entre le soutien au pouvoir d’achat et la nécessité de maintenir le financement des services publics locaux. Reste à savoir quelle forme prendra la solution finale d’ici la mi-juillet, date à laquelle le gouvernement s’est engagé à rendre ses arbitrages.