Crise sanitaire – Le Dr Mohamed Bekkat Berkani s’est de nouveau exprimé, hier dimanche, sur la vaccination anti Coronavirus en Algérie, ainsi que sur la possibilité du retour à un confinement plus strict
L’Algérie connaît depuis quelques jours un nouveau rebond des contaminations au Coronavirus, qui suscite l’inquiétude de plusieurs spécialistes. En effet, le pays enregistre actuellement des bilans de contaminations proche des 200 cas par jour, alors qu’ils étaient en dessous des 150 cas avant le début du mois de Ramadan. Hier 25 avril, le ministère algérien de la santé a ainsi fait état de 186 nouvelles contaminations et de 9 nouveaux décès en l’espace de 24 heures. Face à cette situation, plusieurs spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme quant au risque d’une troisième vague de la maladie qui serait particulièrement virulente, d’autant plus qu’en plus de la souche classique du virus, l’Algérie a déjà détecté deux variants qui commencent à gagner du terrain sur son territoire.
« Actuellement, nous sommes en phase de début d’ascendant de la nouvelle épidémie au virus variant », a notamment prévenu il y a quelques jours le Pr Noureddine Zidouni, pneumologue au CHU de Béni Messous (Alger). Le Pr Mohamed Belhocine, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie au niveau national, a quant à lui suggéré le retour à des mesures de confinement plus strict. « Si la pression continue de façon importante sur le système de santé, j’ai bien peur (…) qu’il faille probablement revenir à des mesures plus strictes. », a-t-il déclaré dans un entretien au média en ligne TSA la semaine dernière. « Il faut aller à des mesures de confinement soit géographiquement ciblé, soit généralisé », a-t-il suggéré.
Coronavirus, retour au confinement en Algérie : ce qu’a dit Bekkat Berkani
De son côté, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, autre membre du comité scientifique précédemment mentionné, s’est également exprimé sur la possibilité d’un retour au confinement, ainsi que sur la récente recrudescence de l’épidémie de coronavirus en Algérie. Le même spécialiste a ainsi mis ce rebond des cas de contamination sur le compte de la présence des nouveaux variants ainsi que sur le manque de communication de la part des autorités compétentes et sur le retard de la campagne de vaccination. « On assiste à une offensive des contaminations à partir des variants qui sont contagieux et graves et dont nous ignorons la « quantité » dans notre pays. », a-t-il notamment dit dans un entretien accordé hier dimanche à TSA.
Concernant la campagne de vaccination, le Dr Bekkat Berkani a expliqué que celle-ci « est à l’arrêt par manque de vaccins. Il y a quelques dizaines de milliers de doses du vaccin AstraZeneca qui a été boudé.». « Cela s’explique par un manque de communication.», a-t-il ajouté en estimant qu’« Il faut que les Algériens puissent être persuadés que l’AstraZeneca est le plus utilisé dans le monde et que le bénéfice-risque est absolument très intéressant ». « Nous sommes en train d’attendre l’arrivée d’hypothétiques de vaccins », a-t-il ajouté, tout en fustigeant la stratégie des hautes autorités du pays sur ce volet. « Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a répété son injonction et donné instruction à l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) de s’occuper de l’achat des vaccins, alors qu’en fait cela relève du ministère de la Santé ». « C’est là un aveu d’échec de ce ministère (de la santé, ndlr) », conclut-il à ce sujet.
Concernant le retour au confinement, le même spécialiste a estimé qu’une telle décision représenterait « un échec de toutes les mesures prises précédemment ». « Le confinement total ou partiel, par wilayas ou par régions, c’est l’arme de dernier recours. Cela voudra dire qu’on a échoué à convaincre la population à respecter les mesures barrières, mais surtout à les y obliger. », a-t-il expliqué. « Les prémices d’une troisième vague sont là », prévient-il, en mettant l’accent sur la nécessité d’inciter la population au respect des mesures de prévention, qui sont pour le moment le seul moyen de prévenir une nouvelle flambée de la pandémie.