RSA : les Algériens de France lâchés

RSA 2025 Algériens France Allocations-chômage

Dans un climat social déjà tendu, la récente décision prise par les 101 départements français d’arrêter de financer la revalorisation du RSA a résonné comme un coup de tonnerre dans la vie de millions de bénéficiaires, parmi lesquels se trouvent de nombreux Algériens résidant en France. Réunis au sein de la commission exécutive de l’association Départements de France, ces collectivités territoriales ont unanimement décidé de ne plus assumer les coûts supplémentaires engendrés par des décisions du gouvernement jugées unilatérales, comme celle d’augmenter de 1,7 % le Revenu de Solidarité Active sans en assurer la compensation financière. L’annonce a été faite mercredi, provoquant une onde d’inquiétude chez les allocataires, les associations et les acteurs sociaux.

Le RSA, revenu de survie pour beaucoup, concerne actuellement 1,83 million de foyers en France, selon les derniers chiffres communiqués par la Caisse nationale des allocations familiales. Cela représente environ 3,6 millions de personnes touchées, des adultes souvent isolés, des familles monoparentales, mais aussi un grand nombre d’étrangers en situation régulière, dont des Algériens, nombreux à vivre dans les quartiers populaires d’Île-de-France, du Nord, de la région lyonnaise ou encore du Grand Est. Pour ces bénéficiaires, cette décision représente bien plus qu’un désaccord institutionnel : elle pourrait signifier une stagnation prolongée de leur pouvoir d’achat déjà fragile, voire une forme de mise à l’écart silencieuse du filet de sécurité sociale auquel ils ont droit.

Les départements, eux, invoquent une impasse budgétaire. Depuis 2021, ils ont vu disparaître plusieurs leviers fiscaux, ce qui les a rendus de plus en plus dépendants de l’État tout en devant assumer des charges croissantes : protection de l’enfance, prise en charge du handicap, accompagnement de la perte d’autonomie et bien sûr, versement du RSA. Selon l’association Départements de France, les décisions gouvernementales prises depuis 2022 sans concertation ni compensation représentent un coût global estimé à 5,5 milliards d’euros. Un poids que les départements refusent désormais de porter seuls. Certains territoires avaient déjà pris cette direction, à l’image des conseils départementaux du Grand Est ou encore du groupe « droite et indépendants », anticipant le vote collectif d’aujourd’hui.

Ce refus de financer la revalorisation du RSA, que touchent de nombreux Algériens en France, pourrait avoir des conséquences très concrètes sur le terrain. Les Caisses d’allocations familiales ne recevront pas les remboursements prévus pour cette hausse, ce qui pourrait créer des tensions dans le versement des allocations ou conduire à des délais de traitement prolongés. Les allocataires, quant à eux, pourraient subir de plein fouet les effets d’une décision dont ils ne sont pas responsables, tout en restant dans l’expectative quant à une éventuelle réaction du gouvernement. Du côté des départements, on appelle à la création d’un comité d’alerte spécifique sur leur situation financière et à une compensation à hauteur de 50 % des allocations individuelles de solidarité par l’État.

Dans cette crise silencieuse, les plus précaires risquent de payer le prix fort. Nombre d’Algériens établis en France, déjà confrontés à une précarité structurelle, pourraient voir leur quotidien encore plus fragilisé. Ils représentent une partie significative des allocataires du RSA, vivant souvent dans des zones où le chômage, la précarité et la difficulté d’accès au logement sont des réalités constantes. Pour eux, cette décision s’apparente à une rupture de confiance, voire à un abandon institutionnel.

Dans ce contexte tendu, la question reste en suspens : qui prendra la responsabilité de soutenir ces millions de Français et de résidents étrangers en situation régulière pour qui le RSA constitue un filet de sécurité essentiel ? Alors que le débat sur la solidarité nationale se crispe, ce bras de fer entre l’État et les départements risque de faire de nombreuses victimes collatérales. Et les premiers à en souffrir sont, une fois de plus, ceux qui n’ont pas de voix pour se faire entendre.

Lire également :

Algériens de France : la Préfecture de Paris fait une annonce réjouissante

« C’est détecté » : le Préfet de Paris met en garde les Algériens

Alerte en Algérie, à cause d’un produit venu de France