Sacs en plastique en Algérie : deux décisions inattendues prises

sacs en plastique en Algérie

La question des sacs en plastique en Algérie est devenue un véritable défi environnemental, avec des conséquences visibles sur la nature et la santé publique. La pollution liée aux sacs en plastique affecte gravement les écosystèmes, notamment à travers la contamination des sols et des mers, ainsi que la mise en danger de nombreuses espèces. Pour contrer cette problématique, les autorités algériennes ont pris deux décisions majeures pour réduire la consommation de sacs plastiques dans le pays, marquant un tournant dans la gestion des déchets plastiques en Algérie.

Le premier levier choisi par le gouvernement algérien pour lutter contre la prolifération des sacs en plastique est une mesure fiscale importante. Lors d’une récente plénière au Conseil de la nation, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a annoncé une augmentation significative de la taxe sur les sacs plastiques, qu’ils soient fabriqués localement ou importés. La taxe a été multipliée par près de vingt, passant de 10,5 à 200 DA par kilogramme. Cette décision vise à rendre la production de sacs en plastique moins rentable, tout en incitant les industries à opter pour des alternatives écologiques. En augmentant cette taxe, l’Algérie espère réduire la production massive de sacs plastiques et encourager les consommateurs ainsi que les entreprises à privilégier des emballages plus respectueux de l’environnement.

En parallèle de cette mesure économique, le gouvernement algérien met en place un dispositif de surveillance renforcé pour limiter l’impact des sacs plastiques. Nadjiba Djilali a également révélé que les commissions de wilaya, chargées de la surveillance des marchés locaux, seront réactivées. Ces commissions auront pour mission de traquer la production informelle de sacs plastiques, un fléau qui a longtemps échappé aux autorités. Ces actions permettront de mieux contrôler la fabrication et la vente de sacs plastiques non réglementés et de réduire les pratiques illégales qui contribuent à l’augmentation de la pollution plastique en Algérie.

Par ailleurs, une initiative pilote a été mise en place au centre d’enfouissement technique de Hamici, à Alger, où une unité expérimentale de transformation des sacs plastiques usagés a été installée. Cette unité a pour objectif de recycler et de valoriser les sacs plastiques en fin de vie, permettant ainsi de réduire la quantité de plastique enfoui et d’explorer des solutions pour réutiliser ce matériau. Cette démarche fait partie d’un projet plus large visant à développer la filière de valorisation des déchets plastiques en Algérie, afin de transformer les déchets en matières réutilisables et, ainsi, réduire la dépendance aux importations de matières premières.

Outre les mesures législatives et fiscales, le gouvernement algérien mise également sur une approche pédagogique pour sensibiliser les citoyens aux dangers des sacs en plastique. Des campagnes de sensibilisation à grande échelle sont en cours, visant à informer la population des conséquences de l’usage excessif du plastique, notamment en termes de pollution des sols, des eaux et de la biodiversité. La ministre a souligné que ces actions de sensibilisation s’inscrivent dans une stratégie à long terme pour encourager une consommation plus responsable et durable des ressources. Ces campagnes visent à changer les comportements des consommateurs, en leur offrant des alternatives plus écologiques et en leur expliquant l’importance de réduire leur dépendance au plastique.

Dans cette optique, des solutions alternatives aux sacs plastiques sont également en préparation. Des produits plus écologiques, fabriqués à partir de matériaux biodégradables ou réutilisables, devraient progressivement remplacer les sacs en plastique dans les commerces et les grandes surfaces. Ces changements s’accompagneront d’une révision des cadres juridiques et réglementaires, notamment à travers la révision de la loi 01-19 relative à la gestion et à l’élimination des déchets. L’objectif de cette révision est de renforcer les mesures visant à interdire l’usage des plastiques à usage unique, tout en favorisant le recyclage et la réutilisation des déchets.

Ainsi, les deux décisions récentes prises par l’Algérie concernant les sacs plastiques témoignent de la volonté des autorités de lutter contre la pollution plastique et de préserver l’environnement. En augmentant la taxe sur les sacs plastiques et en réactivant les commissions de surveillance, l’Algérie met en place des mesures concrètes pour limiter la production et l’utilisation des sacs en plastique. En parallèle, le développement de solutions alternatives et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation visent à modifier les comportements des citoyens et à garantir un avenir plus durable pour le pays. La gestion des sacs plastiques en Algérie devient ainsi un enjeu central de la transition écologique du pays, avec l’espoir d’une réduction significative de la pollution plastique dans les années à venir.

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