Dans les profondeurs arides du sud-est algérien, le calme apparent du désert cache parfois des réseaux aussi discrets que puissants. À El Oued, ville frontalière aux confins du territoire national, les éléments de la Gendarmerie nationale viennent de frapper un grand coup contre des trafiquants opérant dans l’ombre. Une double opération menée avec une précision chirurgicale dans ladite ville d’Algérie a permis d’intercepter une cargaison impressionnante, comportant des drones..etc, de mettre la main sur deux véhicules utilisés dans les circuits de contrebande, mais surtout de démanteler deux affaires bien distinctes. Trois personnes ont été arrêtées et placées sous les verrous, dans ce qui ressemble à un coup de filet particulièrement ciblé.
Selon un communiqué officiel diffusé ce vendredi par les services de la Gendarmerie nationale, les efforts déployés pour lutter contre la contrebande se poursuivent sans relâche, avec pour mission première de protéger l’économie nationale des saignées imposées par les réseaux informels. C’est dans ce cadre qu’intervient cette intervention d’envergure, menée par les unités du Groupement régional de la Gendarmerie nationale d’El Oued. Deux affaires, deux contextes, mais une même finalité : mettre fin à l’activité de trafiquants qui exploitent les failles du désert pour acheminer des produits interdits ou non déclarés.
La première affaire remonte à une patrouille de routine menée par la brigade de sécurité et d’investigation d’El Oued. Un véhicule suspect attire l’attention des gendarmes. À son bord, un homme seul, manifestement impliqué dans le transport de biens étrangers à destination non précisée. La fouille révèle alors une cargaison peu commune : 300 téléphones portables de marque Samsung, modèle M14, soigneusement dissimulés. Mais le plus surprenant reste à venir. Les agents mettent également la main sur cinq cartons contenant 144 000 unités de pétards – un chiffre vertigineux – ainsi que deux autres cartons remplis de 4 320 lames de rasoir. Le tout destiné, selon toute vraisemblance, au marché parallèle, qui prospère dans certaines zones urbaines du pays, notamment à l’approche de fêtes ou d’événements populaires.
La seconde affaire, tout aussi significative, implique cette fois deux individus arrêtés par la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Oued Al Alenda. Eux aussi circulaient à bord d’un véhicule utilitaire. La fouille opérée par les gendarmes permet de découvrir dix sacs de grande taille contenant des pièces détachées de véhicules, toutes de fabrication étrangère. Parmi les éléments saisis, 740 disques de frein de type « Bandisc Démarreur » et 250 pièces d’embrayage alternateur. Des composants coûteux, souvent introuvables sur le marché officiel, et dont la présence en grande quantité laisse supposer une filière bien organisée et active.
Algérie : pas moins de 5 drones saisis
Mais l’opération ne s’arrête pas à la simple saisie de marchandises. Dans le prolongement de l’enquête, les gendarmes procèdent à la perquisition du domicile de l’un des suspects, avec toutes les autorisations légales requises. Ce qu’ils y découvrent étonne même les enquêteurs les plus aguerris : cinq drones de petite taille, tous d’origine étrangère, probablement introduits illégalement en Algérie. Si leur usage exact reste à déterminer, leur simple présence dans ce contexte ajoute une dimension technologique inédite à cette affaire. S’agit-il de matériel destiné à la surveillance clandestine, à la contrebande transfrontalière ou à d’autres usages plus préoccupants ? L’enquête devra le déterminer.
À l’issue de ces deux opérations distinctes mais liées par leur nature, les trois suspects ont été présentés devant les juridictions compétentes. Les autorités n’ont pas communiqué plus de détails quant aux poursuites engagées, mais le ton est donné : l’État poursuit son bras de fer avec les réseaux de contrebande, bien décidés à freiner leur expansion dans les régions frontalières. À El Oued, cette intervention pourrait bien n’être qu’un début. Dans cette zone stratégique, le sable n’efface pas les traces des trafiquants, et la vigilance reste plus que jamais de mise.