Dans une récente interview télévisée en Espagne, Nicolas Sarkozy, ancien président français, a fait preuve d’un penchant manifeste en faveur du roi du Maroc, Mohammed 6, tout en laissant l’Algérie, et son président Tebboune, en marge de ses éloges. Ce geste, loin d’être anodin, souligne les nuances complexes des relations franco-nord-africaines, marquées par des alliances politiques subtiles et des rivalités historiques.
Sarkozy, président de 2007 à 2012, a confirmé la tendance de la droite française à favoriser un rapprochement avec le Maroc, au détriment de l’Algérie. Lors de l’émission « Espejo Publico » sur Antena 3, il a salué la position de l’Espagne sur le Sahara occidental, s’alignant ainsi sur le revirement espagnol en faveur de la marocanité du territoire sahraoui en mars 2022.
Le soutien de Sarkozy à la marocanité du Sahara occidental s’accompagne d’une étrange parabole entre cette question et la confiance placée dans le roi Mohammed VI pour contenir les islamistes au Maroc. Ce discours semble être une stratégie délibérée pour plaire à son futur hôte, le roi Mohammed VI, alors qu’il prévoit de se rendre au Maroc pour la promotion de son livre.
Sarkozy, faisant partie du lobby français favorable à un rapprochement avec le Maroc, n’hésite pas à s’inscrire dans une rhétorique qui pourrait influencer la politique nord-africaine de la France. Il rejoint ainsi d’autres voix, y compris celle d’Eric Ciotti du parti Les Républicains, soutenant ouvertement un rééquilibrage en faveur du Maroc, même si cela impacte les relations avec l’Algérie.
Dans son livre « Le Temps des combats », Sarkozy ne manque pas d’adresser quelques piques à l’Algérie. Il énumère des « conseils » au président Macron, soulignant l’importance stratégique pour le Maroc de la question du Sahara occidental. Ces extraits révèlent les préoccupations du lobby marocain en France et les liens traditionnels entre la droite française et le royaume chérifien.
L’ancien président français appelle indirectement à une réévaluation de la politique nord-africaine de la France, en insistant sur un rapprochement avec le Maroc, même si cela implique des répercussions sur les relations avec l’Algérie. Cette position confirme les débats internes au sein de la politique étrangère française et souligne l’activité soutenue du lobby marocain.
La préférence affichée de Sarkozy pour Mohammed 6 et sa réticence envers Tebboune ne sont pas seulement des commentaires politiques, mais reflètent les réalités complexes des alliances régionales, des intérêts économiques et des héritages historiques.
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