Les voitures connectées, dotées de capteurs, de caméras, de microphones et d’autres systèmes d’infodivertissement ou d’applications embarquées connectées aux smartphones des conducteurs, recueillent une quantité impressionnante de données privées. Ces données peuvent concerner divers aspects, tels que la santé des conducteurs, leurs origines, leur patrimoine génétique, leurs préférences musicales, leurs habitudes de déplacement, et bien plus encore. « S’asseoir dans la voiture de quelqu’un aujourd’hui, c’est presque comme donner son téléphone au constructeur automobile », a averti Jen Caltrider, la directrice du programme d’enquête de Mozilla.

Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est que non seulement les constructeurs automobiles collectent ces données personnelles, mais ils les partagent également avec des tiers. Environ 84 % d’entre eux évoquent la possibilité de partager les données des utilisateurs, et plus de la moitié affirment qu’ils peuvent les transmettre aux forces de l’ordre et aux gouvernements sur demande. De manière choquante, environ 76 % des constructeurs sont même en mesure de revendre ces données. Seuls Renault et Dacia semblent reconnaître le droit des conducteurs d’accéder à leurs données personnelles collectées lors de l’utilisation de leur véhicule et de demander leur suppression.

Cependant, de nombreuses entreprises profitent de l’ignorance des propriétaires de véhicules en ce qui concerne les politiques de collecte et de traitement des données, et elles ne demandent pas le consentement des conducteurs. Subaru, par exemple, estime que les passagers sont consentants dès qu’ils montent à bord de ses véhicules connectés.

Mozilla a révélé que la situation est particulièrement alarmante chez Nissan, où la collecte de données va jusqu’à inclure des informations sur l’activité sexuelle des clients et leurs diagnostics médicaux. Nissan admet également vendre ces données, y compris les « préférences, caractéristiques, tendances psychologiques, prédispositions, comportements, attitudes, intelligence, capacités et aptitudes », à des courtiers en données, aux autorités et à d’autres acteurs tiers. D’autres marques telles que Volkswagen, Toyota et même Tesla ont été critiquées pour des violations graves de données, notamment le visionnage par les employés de vidéos enregistrées par les voitures.

Cette affaire révèle les préoccupations croissantes concernant la protection de la vie privée des conducteurs dans un monde de plus en plus connecté. Les conducteurs, y compris les Algériens en France et au Canada, sont de plus en plus inquiets de savoir comment leurs données personnelles sont collectées, stockées et utilisées par les constructeurs automobiles et leurs partenaires commerciaux. La demande de réglementation et de transparence dans ce domaine devrait augmenter à mesure que les gens prennent conscience des risques potentiels pour leur vie privée lorsque l’on utilise des véhicules connectés.