Soins à l’étranger : l’Algérie prend une décision radicale

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Dans une mesure jugée stratégique, la Caisse Nationale des Assurances Sociales des travailleurs salariés (CNAS) a officiellement annoncé, ce lundi, l’arrêt des transferts médicaux à l’étranger pour des soins pour une catégorie précise de patients d’Algérie. Le plus grand pays d’Afrique, engagé dans une dynamique de rationalisation de ses dépenses en matière de santé, a décidé de suspendre les évacuations sanitaires à l’étranger pour les malades atteints de pathologies cardiovasculaires. Selon Abdelhafid Djeghri, directeur central des prestations au sein de la CNAS, ces transferts vers l’étranger ne seront maintenus que dans des cas très exceptionnels, lorsque les soins nécessaires ne peuvent absolument pas être assurés au niveau national.

L’Algérie, dans le contexte actuel, cherche à maîtriser les coûts liés aux soins à l’étranger tout en renforçant les compétences médicales nationales. Cette décision, loin d’être improvisée, s’inscrit dans une logique de valorisation du potentiel médical local et de réorientation des ressources vers des solutions internes durables. La CNAS a d’ailleurs pris l’initiative de conclure des accords de partenariat avec cinquante établissements hospitaliers privés, reconnus pour leur spécialisation dans le traitement des maladies du cœur et des vaisseaux. Ces conventions devraient permettre d’absorber une partie importante de la demande jusque-là orientée vers l’étranger, tout en garantissant un niveau de soins conforme aux standards internationaux.

Toujours dans cette même perspective, la CNAS a également annoncé l’intégration de la spécialité de neurochirurgie dans le circuit de soins national. Ce progrès, rendu possible grâce au développement continu du système de santé en Algérie, représente une avancée majeure pour de nombreux patients. Ces derniers peuvent désormais bénéficier d’une prise en charge complète sur le territoire national, évitant ainsi les lourdeurs émotionnelles et financières que représente un transfert à l’étranger. Rester proche de sa famille, recevoir un soutien psychologique permanent, tout en profitant d’un encadrement médical de qualité, constitue une évolution saluée par les professionnels du secteur.

Dans une autre annonce importante, et conformément aux orientations fixées par le Président de la République, il a été confirmé que tous les patients atteints de cancer, y compris ceux qui ne disposent d’aucune couverture sociale, seront entièrement pris en charge par les structures publiques. Cette mesure exceptionnelle, déjà en application, a permis à plus de 2050 malades de bénéficier gratuitement de traitements spécialisés dans diverses wilayas du pays. Une volonté manifeste de l’Algérie de faire des soins à l’étranger une solution de dernier recours, réservée uniquement aux situations extrêmement critiques, dans un souci de justice sanitaire et de souveraineté médicale.

Ainsi, l’Algérie redéfinit son approche des soins à l’étranger en imposant de nouvelles règles. Cette décision radicale, bien que délicate, répond à un double impératif : contenir les dépenses publiques tout en stimulant le développement du secteur de la santé sur le sol national. L’Algérie veut désormais que soins à l’étranger riment avec urgence extrême et absence totale d’alternative locale, dans l’unique but de mieux structurer son offre de soins et d’assurer l’équité dans l’accès aux traitements.

Face à la croissance des capacités médicales internes, la CNAS, pilier central de la couverture sociale des salariés en Algérie, s’inscrit dans cette dynamique de recentrage. En renforçant les hôpitaux locaux, en contractualisant avec des cliniques spécialisées et en formant continuellement le personnel médical, l’Algérie démontre que les soins à l’étranger ne doivent plus être perçus comme une fatalité ou une norme. Cette transformation du paysage sanitaire national s’inscrit dans la durée, avec comme ligne directrice une autonomie renforcée et une confiance retrouvée dans les structures de santé locales.