Immigration – Algérie visas et voyages – Les Algériens résidant en France sont actuellement confrontés à un dilemme majeur en ce qui concerne les soins médicaux dans le pays.
Au fur et à mesure que la nuit tombe, il devient préférable de ne pas se blesser ! En réponse à une grave pénurie de personnel et à ce qu’ils qualifient de « crise sans précédent », de plus en plus d’hôpitaux français sont contraints de prendre la décision difficile de fermer leurs services d’urgences pendant la nuit. Cette crise a été exacerbée par la récente décision de nombreux intérimaires de ne plus travailler aux urgences après que le ministère de la Santé ait plafonné la rémunération des gardes à 1390 euros brut pour 24 heures, contre 5000 euros auparavant.
La fermeture des services d’urgences a des conséquences concrètes et alarmantes. À Gassin, dans le département du Var, une mère de famille a conduit son fils blessé à la cheville à l’hôpital. Cependant, une fois sur place, elle s’est heurtée à l’impossibilité de voir un médecin ou même d’accéder au service d’urgence. « Les urgences ferment à 18h30, donc on n’a pas le droit de se blesser après cette heure-là, sinon on est renvoyés ailleurs. C’est vraiment étrange », a-t-elle commenté lors d’une entrevue avec RMC.
En Mayenne, trois centres hospitaliers ont été contraints de fermer leurs services d’urgences. Les patients sont désormais encouragés à composer le 15, le numéro du Samu, avant d’être éventuellement pris en charge. Pour Eric Alban Giroux, directeur d’un de ces centres hospitaliers, la régulation joue un rôle crucial. Il souligne l’importance de fournir à la population un accès constant à un interlocuteur qui puisse évaluer leur situation médicale et décider si une visite aux urgences est nécessaire. « C’est fondamental d’avoir en permanence quelqu’un au téléphone pour évaluer la situation et déterminer si une visite aux urgences est nécessaire ou non. C’est cela qui importe, donner une réponse aux citoyens », insiste-t-il.
Algériens de France, soins : l’attente pour une réponse du 15 est souvent longue
Toutefois, dans certaines situations, l’attente pour une réponse du 15 s’avère trop longue. Un patient atteint d’insuffisance respiratoire raconte à RMC avoir attendu de longues minutes au téléphone, sans obtenir de diagnostic précis ni d’orientation claire. « J’étais angoissé, inquiet, à deux doigts de raccrocher pour venir directement aux urgences parce que ma gêne respiratoire empirait. Mon œil commençait même à rougir, donc l’attente devenait de plus en plus longue », se souvient-il.
Le délai de réponse est un enjeu crucial dans plusieurs régions, alors que le gouvernement cherche à faire du 15 un nouveau point d’accès aux soins. Dans les Hauts-de-France, les préoccupations concernent particulièrement les pathologies les plus graves. « Un patient ayant une crise cardiaque et perdant 30 minutes pour se rendre à Valenciennes court un risque vital élevé », affirme un infirmier.
En juin dernier, avant la période estivale où les visites aux urgences sont plus fréquentes, le ministère de la Santé a recommandé d’appeler le 15, un numéro en cours de transformation progressive en « service d’accès aux soins ». Cependant, cette stratégie s’avère inefficace pour désengorger les urgences, selon Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France. « Demander aux gens d’appeler avant de se rendre aux urgences ne fonctionne pas », estime-t-il.
La promesse d‘Emmanuel Macron en avril dernier de désengorger tous les services d’urgences « d’ici à la fin de l’année prochaine » semble être en danger, selon Patrick Pelloux, qui estime que le système hospitalier traverse une « crise absolument sans précédent ».
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