Immigration – Algérie visas et voyages – La série « Jusqu’ici tout va bien » de Nawell Madani cartonne sur Netflix depuis sa mise en ligne le vendredi 7 avril 2023. L’humoriste belge, connue pour ses punchlines piquantes, a écrit et réalisé ce thriller haletant dans lequel elle incarne une journaliste prometteuse se retrouvant dans la ligne de mire d’un baron de la drogue. Cependant, Nawell Madani a été accusée de stigmatiser les Algériens de France. Pour les internautes, il était possible d’évoquer la vie d’une famille maghrébine d’une autre manière que par le prisme de la drogue et de la violence. Chose qui l’a faite sortir de son silence.
Dans un premier temps, les critiques envers Nawell Madani ont été très dures. Les internautes lui ont reproché de véhiculer des clichés racistes et stigmatisants envers les Algériens de France. » Elle nous a servi du contenu p************* en plein mois de Ramadan, et elle se dit fière d’avoir réussi le défi de la mettre en ligne au cours du mois sacré. Pathétique « , a réagi de son coté un jeune algérien de France.
» La série de Nawell Madani est un concentré de clichés ignobles à l’égard de notre communauté. Elle nous inflige un énième scénario dégoûtant, dans la lignée des autres films qui nous sont consacrés : – Drogues, – Dénigrement du voile, – Sexualisation à outrance, – Échec scolaire… Nawell Madani est à nouveau à l’œuvre d’un projet qui fait honte à tout un ensemble. 2 minutes de visionnage suffisent pour que vous soyez considéré comme un spectateur de la série (par Netflix). Soyons responsables. « , lance une page de la diaspora algérienne en France sur Twitter.
» Elle continue d’entretenir le mythe de la droite et extrême-droite qui qualifie l’immigration maghrébine et noire africaine de délinquante. Il faudrait sincèrement qu’elle vienne en stage avec nous pour voir qu’on est médecins, ingénieurs, avocats et j’en passe. « , a réagi de son coté une autre internaute.
Vives critiques de la part des Algériens de France : Nawell Madani réagit
Suite à la multiplication des critiques, Nawel Madani s’est emportée et exprimée sur ce sujet sur le plateau de Clique, émission phare de Canal + animée par le franco algérien Mouloud Achour. » Je ne comprends pas. J’ai fait un projet qui met les femmes en valeur pour moi. On m’a toujours dit que c’était l’intention qui comptait. Moi, mes intentions étaient nobles. J’ai voulu parler des femmes de quartiers, celles qui se battent, qui se battent pour leurs frères… Comment ces filles prennent la place du père qui part ou même de la mère (…) J’ai mis une femme voilée, rayonnante, qui est solaire, qui est beaucoup plus posée que le reste de ses sœurs... J’ai aussi casté des gens que l’on n’a pas l’habitude de voir à l’écran « , a-t-elle affirmé.
« Quand on écrivait, on était une équipe, on se disait qu’il fallait qu’on parle un peu de tout. On ne voulait pas uniquement aborder la racisme ou le sexisme que l’on peut rencontrer dans les médias. On voulait aussi s’intéresser au quartier, à la famille (…) Entendre que tu as stigmatisé davantage avec ton projet… Je mets les femmes à l’honneur, ce sont des piliers. On a fait un score extraordinaire sur Netflix, c’est ce qui compte le plus« , a-t-elle ajouté.
"C'est à nous de montrer la diversité." – #NawellMadani répond aux critiques sur sa série Jusqu'ici tout va bien, numéro 1 au monde sur Netflix.#JusquiciToutVaBien #Netflix #Watching @NetflixFR @canalplus pic.twitter.com/xDMIfcWunH
— CLIQUE (@cliquetv) April 13, 2023
La série a connu un véritable succès
Malgré les critiques, la série est un véritable succès. Nawell Madani a pris un risque en changeant de registre et en passant du comique au thriller. Elle incarne le rôle de Fara, une journaliste qui rêve de présenter le JT de 20h et qui tente de protéger son frère, un dealer recherché par la police. Avec l’aide de ses sœurs, Fara se retrouve à jouer un jeu dangereux avec Oumar, un baron de la drogue.
L’une des forces de la série réside dans la mise en scène de la sororité entre les sœurs de Fara. Nawell Madani montre la puissance des liens qui unissent ces femmes capables de se lancer les pires noms d’oiseaux un jour et de passer l’éponge le lendemain pour avancer ensemble, main dans la main. Cette sororité permet à la série de s’éloigner de la représentation stigmatisante de la famille maghrébine souvent réduite aux clichés de la drogue et de la violence.
La série reconduite pour une deuxième saison ?
Quelques jours seulement après son arrivée sur Netflix, la série française Jusqu’ici tout va bien caracole en tête des programmes les plus vus sur la plateforme en ne lâchant pas la première place. Le géant américain a bien fait de miser sur l’idée originale de Nawell Madani, accompagnée dans la réalisation par son mari Djebril Zonga.
« L’épisode final laisse un spectre immense. On a plusieurs possibilités. Je sors de deux ans et demi de travail (…) J’ai déjà envie de voir que les gens apprécient, profitent, passent un bon moment. Si ça plait et que ça se passe bien, on verra. (…) On m’a donné cette chance extraordinaire de faire cette série avec un casting neuf, avec des gens qui n’ont quasi jamais tourné, avec une liberté de ton… J’ai pu faire du polar à ma façon. Là maintenant, j’ai envie de voir si je réussis ce challenge-là. Après on verra « , a affirmé Nawell au sujet d’une éventuelle deuxième saison.
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