En Suisse, une candidature historique pourrait bientôt voir le jour. Amar Madani, actuel député du Mouvement citoyen de Genève (MCG), aspire à devenir le premier maire d’origine algérienne de la commune de Genève. Ce chemin vers la mairie, bien que semé d’embûches, témoigne de l’évolution de la société suisse et de sa volonté de diversité dans la gouvernance.
Amar Madani est un homme de 62 ans, originaire de la région des Aurès en Algérie. Diplômé de l’École nationale d’administration (ENA) d’Alger, il a acquis une solide formation, souvent synonyme de postes élevés au sein de l’administration publique. En Suisse, il s’est intégré dans la vie politique en tant que fonctionnaire à La Poste et en tant qu’ancien coureur de fond. Sa carrière politique a pris un tournant significatif en 2020 lorsqu’il a été élu au conseil municipal de Genève, où il a exercé les fonctions de président de juin 2021 à mai 2022. Ces expériences lui ont permis de se forger une réputation d’homme calme et modérateur, qualités qui lui ont valu l’estime de ses pairs.
Sa candidature pour devenir maire de Genève s’inscrit dans un contexte politique particulier, avec un désir de renouveau au sein de la population genevoise. Le MCG, parti qu’il représente, a été fondé en 2005 avec un positionnement clair : « ni de gauche, ni de droite ». Le crédo du MCG repose sur la primauté du citoyen genevois, une approche qui semble séduire un électorat en quête de changements. Amar Madani se présente comme un candidat capable de porter cette voix citoyenne à un niveau supérieur.
L’élection municipale, prévue pour le printemps 2025, n’est pas à prendre à la légère. Madani doit d’abord obtenir la validation de sa candidature lors de l’assemblée des délégués du MCG, qui se tiendra le 28 octobre prochain. Cette assemblée est cruciale, car elle décidera également s’il y aura une ou deux candidatures pour le parti. Madani se retrouve en compétition avec Skender Salihi, un autre candidat d’origine albanaise, ce qui pourrait apporter une diversité bienvenue à la course.
Les priorités de Madani, s’il est élu, sont claires. Il souhaite s’attaquer à la lutte contre le chômage, une problématique récurrente en Suisse, où de nombreux jeunes peinent à trouver leur place sur le marché du travail. Il a déclaré : « Trop de jeunes peinent encore à s’insérer dans le marché de l’emploi », soulignant ainsi l’urgence de cette question. En parallèle, la sécurité est une autre priorité qui figure en bonne place sur son agenda. Dans un contexte où les préoccupations sécuritaires augmentent, il envisage des stratégies concrètes pour améliorer la sécurité au sein de la ville.
Madani n’oublie pas la petite enfance, qu’il considère comme un enjeu fondamental pour le futur de la société. « Nous devons faire plus et mieux », insiste-t-il, évoquant la nécessité d’améliorer les services destinés aux jeunes enfants et à leurs familles. Le sport, qu’il lie à la santé publique, figure également parmi ses préoccupations, un domaine qu’il souhaite voir davantage soutenu par la municipalité.
Amar Madani est conscient des défis qui l’attendent, mais il croit fermement au désir de changement de ses concitoyens. Malgré un léger recul du MCG lors des dernières élections, il se dit convaincu que les Genevois sont prêts à soutenir une nouvelle vision politique. « On y croit ! La gauche a passablement chahuté cette législature, ça laisse des traces et les gens veulent voir autre chose », explique-t-il à 20 minutes, soulignant une volonté de renouveau.
La ville de Genève, mondialement reconnue pour son rôle d’importance dans la diplomatie internationale avec des organisations telles que l’OMS, l’OMC et le comité international de la Croix-Rouge, est également un centre financier majeur. L’élection municipale de 2025 pourrait ainsi marquer un tournant dans l’histoire de la ville, avec la possibilité d’une première représentation d’origine algérienne à la tête de la mairie.
Dans cette dynamique, Amar Madani représente non seulement une candidature, mais également l’espoir d’une ville plus inclusive, plus proche des réalités de ses citoyens. Si sa candidature est validée et qu’il parvient à convaincre l’électorat, il pourrait devenir un symbole de diversité et de changement dans la politique genevoise. Les semaines à venir seront déterminantes, et la voix des Genevois s’avérera cruciale dans cette course à la mairie.
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