Titre de séjour : une Algérienne a fait face à « une dinguerie »

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Perdre un document aussi essentiel que son titre de séjour est une épreuve en soi, mais pour cette Algérienne installée en France, la procédure pour en obtenir un duplicata a viré au cauchemar administratif et financier. Tout a commencé en janvier dernier, lorsqu’elle s’est fait voler son portefeuille contenant, entre autres, son titre de séjour. Sans perdre de temps, elle entame les démarches nécessaires pour obtenir un nouveau document, pensant que tout se déroulerait dans un cadre administratif logique et transparent. Mais la réalité à laquelle elle a été confrontée était bien différente.

Lorsque l’Algérienne se rend à la préfecture – sans préciser laquelle – pour récupérer son nouveau titre de séjour, elle découvre avec stupeur que celui-ci expire dans un mois seulement. Une aberration pour elle, qui s’attendait à un document valide pour une durée équivalente à celui qu’elle avait perdu. Plus surprenant encore, elle doit payer la somme de 225 euros pour récupérer ce titre dont la validité est sur le point d’expirer. « Je n’avais pas le choix, j’ai dû payer. Je trouve que c’est abusé », confie-t-elle à la rédaction de DNAlgérie. Une somme conséquente qui laisse un goût amer, d’autant qu’elle devra de nouveau entamer des démarches pour renouveler son titre dans un délai très court.

Cette situation soulève de nombreuses interrogations sur les modalités de remplacement des titres de séjour perdus ou volés. En théorie, lorsqu’un résident étranger en France se fait voler son titre, il doit d’abord déclarer la perte ou le vol auprès des autorités compétentes, notamment la police ou la gendarmerie. Ensuite, une demande de duplicata doit être effectuée auprès de la préfecture, qui, après instruction du dossier, délivre un nouveau document. Cependant, comme le témoigne cette Algérienne, le renouvellement ne garantit pas toujours une durée équivalente au titre initial, ce qui peut entraîner des coûts supplémentaires et une charge administrative plus lourde pour l’usager.

Le tarif de 225 euros pour un duplicata peut également interpeller. Selon les textes en vigueur, cette somme est censée couvrir les frais liés à la fabrication du document et à la gestion administrative. Toutefois, la question de la proportionnalité de ce montant reste posée, notamment lorsque le titre de séjour obtenu ne couvre qu’un mois avant d’être à nouveau soumis à renouvellement. Une situation que de nombreux ressortissants étrangers dénoncent régulièrement, tant sur les forums que dans les témoignages relayés par les associations d’aide aux migrants.

Au-delà de l’aspect financier, cette mésaventure illustre les difficultés que rencontrent de nombreux étrangers en France face aux lourdeurs administratives. Entre les délais parfois interminables, le manque d’informations claires et la rigidité des procédures, il n’est pas rare que certains se retrouvent démunis devant des décisions difficiles à comprendre. « J’ai vécu une dinguerie à la préfecture », résume-t-elle, visiblement encore sous le choc de cette expérience kafkaïenne.

Les préfectures françaises sont régulièrement pointées du doigt pour leur gestion des titres de séjour, notamment en raison des délais de traitement et de la complexité des procédures. La digitalisation des services a certes permis d’accélérer certaines démarches, mais elle a aussi généré de nouvelles difficultés, notamment pour les usagers les moins familiers avec les outils numériques. De plus, les conditions d’accueil dans certaines préfectures laissent parfois à désirer, avec des files d’attente interminables et un manque de personnel pour répondre aux nombreuses sollicitations.

Ce témoignage vient ainsi rappeler l’importance d’une réforme en profondeur des démarches administratives liées aux titres de séjour, afin d’assurer une meilleure prise en charge des résidents étrangers et d’éviter des situations absurdes comme celle vécue par cette Algérienne. En attendant, elle devra à nouveau se plonger dans les méandres bureaucratiques pour demander un renouvellement de son titre, avec l’espoir, cette fois-ci, d’obtenir un document valide pour une durée plus raisonnable.

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