Voyages et immigration – Un député du parti français de droite, Les Républicains, a appelé à l’abrogation des accords d’Évian, grâce auxquels les algériens ont accès à certains avantages concernant leur séjour en France.
La décision des autorités françaises de réduire de 50% le nombre de visas accordés aux algériens continue de faire des vagues des deux côtés de la Méditerranée. La décision en question a été annoncée avant-hier mardi par le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal. « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que [ce] pays [n’accepte] pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », avait indiqué le même responsable sur les ondes de la Radio Europe 1.
De son côté, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin a clairement menacé d’aller plus loin en ce qui concerne la délivrance des visas pour les ressortissants du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. « On leur dit tant que vous ne reprenez pas vos compatriotes, on n’accepte pas vos compatriotes », a-t-il déclaré hier aux média RMC et BFMTV.« On le fait parce qu’une partie des compatriotes Algériens, Marocains, Tunisiens qui sont sur le sol français ne sont plus acceptés par ces pays soit parce que ce sont des personnes qui sont islamistes radicales, soit qu’ils sont délinquants », avait-il expliqué.
Séjour des algériens en France : vers l’abrogation des accords d’Évian ?
La droite française, qui a salué cette décision appelle quant à elle à aller plus loin dans les restrictions à l’immigration. Ainsi, le député des partis Les Républicains, Éric Ciotti a directement appelé à l’abrogation des accords d’Évian, grâce auxquels les algériens ont accès à certains avantages concernant leur séjour en France. « Allons plus loin et abrogeons les accords d’Evian qui accordent à l’Algérie un régime migratoire d’exception qui doit être supprimé. », a-t-il écrit dans un message sur son compte Twitter officiel.
Éric Ciotti fait plus exactement référence à l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968, relatif au régime de circulation entre l’Algérie et la France, et grâce auquel les algériens ont accès à certains avantage s’ils souhaitent s’établir dans l’Hexagone. Contrairement aux personnes d’autres nationalités, les algériens peuvent notamment obtenir plus facilement un titre de séjour portant la mention « commerçant ». Pour l’obtention d’une carte de séjour de dix ans, les algériens ne sont soumis qu’à la condition de séjour régulier de 3 ans en France, contre cinq ans pour les ressortissants d’autres pays. Les membres de la famille des ressortissants concernés peuvent également avoir accès aux mêmes avantages, contrairement aux citoyens d’autres nationalités. L’accord de 1968, qui fait jaser la droite française depuis plusieurs années, a déjà fait l’objet de plusieurs demandes de révision, toutes rejetées par les autorités algériennes.
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