Air France fait face à des accusations graves après la publication d’une enquête de Radio France, dans laquelle six hôtesses de l’air et une commandante de bord dénoncent des faits de harcèlement et d’agressions sexuelles perpétrés par des pilotes de la compagnie aérienne. Ces témoignages, choquants et détaillés, révèlent une situation qui, selon les victimes, a été longtemps ignorée ou minimisée par la direction de l’entreprise. Face à ces accusations, la compagnie a réagi fermement en appliquant son principe de « tolérance zéro » envers tout acte de violence sexiste et sexuelle, réaffirmant ainsi son engagement à lutter contre de tels agissements.
L’enquête de Radio France fait état de plusieurs incidents de harcèlement, certains ayant été signalés à la direction de la compagnie, mais sans suite visible. Parmi les sept salariées ayant témoigné, deux ont porté plainte, tandis que six autres ont tenté de signaler les faits en interne. Cependant, elles ont dénoncé l’inaction de la direction face à leurs signalements, ce qui aurait conduit à un climat de méfiance et de peur parmi les employés. Selon ces victimes, la culture du silence au sein d’Air France est alimentée par un « statut de toute-puissance des pilotes », et un environnement où la direction semble tolérer, voire ignorer, les comportements inacceptables.
Le rapport d’audit commandé par le Comité social et économique d’Air France a mis en lumière cette situation préoccupante, concluant que la peur de ne pas être prise au sérieux empêche de nombreuses victimes de dénoncer de tels agissements. Le rapport dénonce également un contexte de permissivité envers les actions les plus graves et les plus condamnables, une situation qui, selon les auteurs de l’audit, serait en partie alimentée par l’absence de sanctions claires et efficaces. Ce constat a alimenté le sentiment d’impunité parmi certains membres du personnel, qui se sont sentis protégés en raison de leur statut.
En réponse à ces accusations, la direction d’Air France a vigoureusement démenti tout manquement dans la gestion des plaintes de harcèlement et d’agressions sexuelles. « En cas de signalement par un salarié, une phase d’investigation est systématiquement engagée. Lorsque des cas sont avérés, des sanctions sont prononcées, pouvant aller jusqu’au licenciement », a assuré la compagnie aérienne. Air France a rappelé qu’en 2023 et 2024, 18 enquêtes internes ont été menées concernant des cas de harcèlement sexuel ou d’agissements sexistes. À la suite de ces enquêtes, « 11 sanctions disciplinaires ont été prononcées, incluant des licenciements. » Toutefois, la compagnie n’a pas souhaité commenter de manière spécifique les dossiers en cours, invoquant des raisons de confidentialité et de protection des employés.
Malgré ces assurances, les critiques demeurent. Les victimes, de leur côté, continuent de dénoncer un système où la hiérarchie, en particulier les pilotes, semble bénéficier d’une forme de protection. Elles insistent sur la nécessité d’une prise de conscience et d’une évolution dans la culture de l’entreprise pour mettre un terme à cette impunité perçue. Le climat de peur et de silence, selon elles, constitue un obstacle majeur à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein d’Air France.
Air France, de son côté, semble déterminée à changer la donne. La compagnie met en avant ses efforts pour créer un environnement de travail sûr et respectueux pour tous ses employés. Cependant, le défi est de taille : rétablir la confiance au sein de l’entreprise et garantir que tous les cas de harcèlement et d’agressions sexuelles soient traités avec la plus grande rigueur, sans exception.
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