C’est une avancée inédite que vient de connaître l’Algérie, marquée par l’inauguration officielle d’un projet aux ambitions multiples, alliant innovation scientifique, valorisation des ressources locales et développement durable. Ce mardi, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, s’est rendu dans la circonscription administrative d’El Kantara, au sein de la wilaya de Biskra, pour procéder à la mise en service d’une unité de production d’aliments pour bétail conçus à partir des résidus de palmier. Un projet qui, au-delà de sa portée technique, reflète la synergie entre la recherche appliquée et les besoins du terrain, dans une région connue pour son immense potentiel agricole.
Accompagné du wali de Biskra, Lakhdar Sedas, le ministre a entamé sa visite par une série de rencontres et de présentations, visant à dresser un état des lieux du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la région. C’est dans ce cadre qu’il a assisté à une séance d’exposition au sein de la grande salle de réunion du siège de la wilaya, avant de prendre part à la cérémonie de distinction des étudiants lauréats de la deuxième édition du concours national universitaire de programmation et de robotique. Cette compétition, qui s’est déroulée à l’Université de Biskra entre le 12 et le 16 avril, a mis en lumière le talent et la créativité des jeunes universitaires algériens dans des disciplines stratégiques pour l’avenir technologique du pays.
Mais le moment fort de cette journée est sans conteste l’inauguration de cette unité de production unique en son genre. Implantée dans une région réputée pour ses palmeraies, l’installation exploite les résidus du palmier – souvent considérés comme des déchets agricoles – pour en faire un composant de base dans la fabrication de fourrage destiné au bétail. Selon les explications fournies sur place par la chercheuse Samira Mouradi, affiliée au Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides de Biskra, la capacité actuelle de production de cette unité s’élève à 200 quintaux par jour. Toutefois, une montée en puissance est déjà envisagée, avec un objectif fixé à 400 quintaux par jour dans un avenir proche.
Interrogé par la presse à l’issue de la cérémonie d’inauguration de ce projet en Algérie, Kamel Baddari a insisté sur la portée stratégique de cette initiative. Il a souligné qu’il s’agit d’une concrétisation tangible des efforts de la recherche scientifique, notamment dans le domaine de l’alimentation animale. En remplaçant le maïs, généralement importé et coûteux, par les déchets de palmier locaux, le projet permet non seulement une réduction significative des coûts de production des aliments pour bétail, mais contribue également à l’atteinte des objectifs de durabilité. À travers ce modèle circulaire, le pays transforme des sous-produits agricoles en ressources précieuses, tout en stimulant l’économie locale.
L’unité inaugurée s’inscrit donc dans une double dynamique : celle de l’innovation scientifique appliquée et celle du développement socio-économique des régions sahariennes. Biskra, avec ses vastes étendues de palmiers dattiers, se présente comme un terreau idéal pour ce type d’expérimentation grandeur nature. En valorisant les résidus de palmier, l’Algérie ouvre une voie vers une filière nouvelle, jusque-là inexploitée à grande échelle, capable de générer des emplois directs et indirects, tout en apportant des solutions concrètes aux éleveurs confrontés à la hausse du coût des intrants.
La journée du ministre s’est clôturée par la supervision de la signature d’un partenariat commercial entre la société Madar Global Agrifood et le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides. Ce partenariat vise à pérenniser le projet, en assurant son ancrage industriel et son développement à l’échelle nationale. À travers cette coopération, il est désormais question de renforcer les liens entre le monde économique et celui de la recherche, pour transformer les découvertes scientifiques en moteurs réels de croissance.
Ce projet, présenté comme une première en Algérie, pourrait bien servir de modèle pour d’autres wilayas, dans une Algérie en quête de souveraineté alimentaire et de valorisation intelligente de ses ressources naturelles. Une initiative locale qui trace les contours d’un avenir plus durable, plus autonome et surtout plus connecté aux potentialités du territoire.
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