Transavia « complice de l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc »

Transavia bagages cabine Sahara occidental Algérie Maroc

La compagnie aérienne Transavia, filiale low-cost du groupe Air France-KLM, a annoncé le lancement d’une nouvelle ligne entre l’aéroport de Bordeaux et la ville de Dakhla, située sur la côte atlantique du Sahara Occidental. À compter du 29 octobre 2025, Transavia proposera un vol hebdomadaire vers cette destination, connue pour ses paysages désertiques et ses spots de kitesurf. Cette décision commerciale a rapidement déclenché une vague de réactions, notamment en raison de la localisation géopolitique sensible de Dakhla dans le Sahara Occidental, territoire considéré par l’ONU comme non autonome et partiellement occupé par le Maroc depuis 1975.

Sur les réseaux sociaux, la réaction de l’élu municipal Salim Djellab, membre du Parti Socialiste et conseiller de la ville de Renaison, a été immédiate. Dans une publication diffusée sur le réseau X (anciennement Twitter), il a fermement dénoncé ce qu’il qualifie de « tourisme colonial au Sahara Occidental ». Salim Djellab affirme que Transavia, en desservant Dakhla, « viole le droit international et se rend complice de la politique d’occupation illégale menée par le Maroc ». L’élu appelle au boycott pur et simple de la compagnie, et critique durement la position de Transavia, estimant qu’elle banalise l’annexion d’un territoire contesté et renforce la présence marocaine dans une région sous occupation.

Transavia n’est pas à son premier vol vers des destinations controversées, mais l’ouverture d’une liaison directe avec Dakhla soulève ici un enjeu plus large : celui de la responsabilité des entreprises opérant dans des zones de conflit non résolu. Le Sahara Occidental, bien que revendiqué par le Maroc, n’a jamais été reconnu internationalement comme faisant partie intégrante du royaume. Plusieurs décisions de justice, notamment deux arrêts rendus en 2024 par la Cour de justice de l’Union européenne (affaires C-778/21 P et C-798/21 P), ont confirmé que le peuple sahraoui est le seul détenteur légitime de la souveraineté sur ce territoire. Selon ces arrêts, tout accord économique ou commercial qui implique le Sahara Occidental sans le consentement explicite de ce peuple est considéré comme illégal.

Dans ce contexte, Transavia se retrouve pointée du doigt pour avoir lancé cette ligne vers Dakhla, située dans le Sahara Occidental, sans égard apparent aux implications juridiques internationales. Selon les déclarations de Salim Djellab, cette activité pourrait exposer la compagnie à des poursuites juridiques. En effet, le Front Polisario, représentant reconnu du peuple sahraoui, a annoncé son intention de déposer une plainte contre Transavia devant la CJUE, dans le but de faire reconnaître l’illégalité de cette opération commerciale dans un territoire considéré comme occupé.

En desservant Dakhla, Transavia alimente selon ses détracteurs une forme de normalisation de l’occupation, rendant le Sahara Occidental économiquement dépendant d’un tourisme qui profite essentiellement aux structures de l’État marocain. Le risque juridique pour Transavia n’est donc pas seulement théorique, car la législation européenne encadre strictement les activités commerciales dans les territoires non autonomes et exige le consentement explicite des peuples concernés.

Dans son message, Salim Djellab lance un appel clair : « En tant que citoyens et consommateurs, nous avons le devoir de refuser le tourisme colonial. Ne volons pas avec des compagnies qui piétinent le droit international et ferment les yeux sur la dernière colonie d’Afrique. » La tension entre les objectifs commerciaux de Transavia et les principes du droit international appliqués au Sahara Occidental place aujourd’hui la compagnie dans une situation complexe, entre attractivité touristique et responsabilité juridique.

Transavia, Sahara occidental : le texte intégral du post de Samir Djellab

« Boycottons Transavia : Non au tourisme colonial au Sahara occidental !

Transavia vient d’annoncer l’ouverture d’une ligne vers Dakhla, ville occupée du Sahara occidental, depuis Marseille et Bordeaux. En agissant ainsi, cette compagnie aérienne filiale d’Air France-KLM viole le droit international et se rend complice de la politique d’occupation illégale menée par le Maroc.

Le Sahara occidental n’est pas le Maroc. Ce territoire est inscrit par l’ONU comme territoire non autonome. Il est occupé militairement par le Maroc depuis 1975, en violation des résolutions de l’ONU et de l’avis de la Cour internationale de justice. En 2024, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a rappelé dans deux arrêts majeurs (C-778/21 P et C-798/21 P) que le peuple sahraoui est le seul titulaire de la souveraineté sur le Sahara occidental, et que tout accord s’appliquant à ce territoire sans son consentement est illégal.

Face à cette nouvelle atteinte à ses droits, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, a annoncé son intention de déposer plainte contre Transavia devant la CJUE. Le but est de faire reconnaître l’illégalité de cette activité commerciale dans un territoire sous occupation et d’engager la responsabilité des entreprises qui participent à l’exploitation illégale du Sahara occidental.

En desservant Dakhla, Transavia se rend complice d’un tourisme de l’occupation, qui légitime la colonisation et alimente l’économie de l’occupant marocain. Ce type d’activité est illégal, immoral et contraire au droit européen.

Nous appelons au boycott de Transavia tant que la compagnie :
•dessert des destinations situées dans le territoire occupé du Sahara occidental ;
•participe à la normalisation de l’occupation coloniale marocaine ;
•ignore les décisions de justice européenne et le droit du peuple sahraoui.

En tant que citoyens et consommateurs, nous avons le devoir de refuser le tourisme colonial. Ne volons pas avec des compagnies qui piétinent le droit international et ferment les yeux sur la dernière colonie d’Afrique. »