Un Algérien résidant au Canada commet l’irréparable à son retour en Algérie 

Algériens Algérien Algérie Canada questions entrée express

Lundi soir, le tribunal criminel d’Alger a tranché dans une affaire aussi sensible qu’inédite, impliquant un jeune étudiant algérien expatrié au Canada, reconnu coupable d’avoir introduit clandestinement l’un des hallucinogènes les plus redoutables au monde en Algérie. Connu sous le sobriquet de « Chawarma », M. Samir, étudiant en aménagement intérieur et immigré au pays de l’érable, a été condamné à trois années de prison ferme pour avoir importé illégalement de la drogue dure, dissimulée sous une forme particulièrement sournoise : des timbres colorés, porteurs de LSD.

Les faits remontent, selon Ennahar, au 3 juin 2024, lorsque les services de la Gendarmerie nationale, alertés par des informations récoltées à Bouzaréah, plus précisément dans le quartier de La Fontaine, ont ouvert une enquête sur la circulation d’une drogue encore méconnue en Algérie. La substance en question se présentait sous forme de timbres papier, richement décorés, que les consommateurs plaçaient sur leur langue avant de les ingérer à l’aide d’un peu d’eau. Les effets de cette drogue, appelée LSD, sont redoutables et prolongés, pouvant durer jusqu’à 16 heures. Son prix sur le marché noir varie de 1 800 à 3 000 dinars l’unité, selon l’intensité des hallucinations qu’elle procure.

Le déclencheur de cette enquête fut un appel désespéré d’une femme, « B. Dhaouia », qui, de retour chez elle le 2 juin vers 19h30, a retrouvé son mari dans un état de confusion extrême. Il répétait, dans un discours incohérent, ne pas comprendre ce qu’il avait consommé en compagnie de son ami surnommé « Chawarma ». Son témoignage, couplé à celui de son époux, a permis aux enquêteurs d’identifier rapidement la source du produit.

L’intervention rapide des forces de l’ordre a permis l’arrestation du principal suspect à son domicile à Bouzaréah, où une perquisition a révélé la présence d’un stock impressionnant : 2 201 timbres imprégnés de LSD, soigneusement organisés en planches. Celles-ci étaient illustrées de motifs variés : champignons hallucinogènes, cerveaux humains, inscriptions telles que « MAGIC », dessins d’émojis ou encore figures géométriques psychédéliques. Chaque planche contenait un nombre précis de timbres : 900 pour la première, 891 pour la seconde, 71 pour la troisième, 123 pour la quatrième, 90 et 126 pour les deux dernières.

Outre cette saisie, les autorités ont également mis la main sur du matériel électronique suspect. Un drone miniature avec carte mémoire intégrée, une télécommande équipée d’un écran, deux batteries compatibles et un téléphone portable muni d’une carte SIM canadienne ont été récupérés sur place, laissant supposer l’éventualité d’un usage technologique dans la distribution de la marchandise ou la communication avec des contacts à l’étranger.

Lors de son interrogatoire, M. Samir a avoué avoir découvert le LSD lors de son séjour universitaire au Canada. Engagé dans des travaux de rénovation pour financer ses études, il a été initié à cette drogue par un ami étranger, qui lui en proposait régulièrement. Avec le temps, l’Algérien établi au Canada en devient consommateur, puis décide de ramener avec lui plus de 2 500 timbres lors d’un retour en Algérie. Ces derniers ont été soigneusement camouflés parmi ses effets personnels, dans sa valise, et ont échappé aux contrôles douaniers à l’aéroport international Houari Boumédiène, alors qu’il arrivait à bord d’un vol de la compagnie Air France.

Devant la cour, son avocat a tenté d’obtenir la clémence du tribunal, soulignant l’isolement de l’exil, l’influence négative de fréquentations douteuses, ainsi que le fait qu’il s’agissait de la première infraction de son client, visiblement rongé par le remords. En dépit de cette plaidoirie, la cour a estimé la gravité des faits et prononcé une peine de trois ans de prison ferme, marquant ainsi un signal fort face à ce nouveau mode d’introduction de drogues dures en Algérie.

Lire également : 

Voyage en Algérie : une passagère « spéciale » entraine dans sa chute un responsable

France : des Algériens menacés avec la nouvelle amende de 150 euros

Impot Gouv, déclaration impot 2025 : voici toutes les nouveautés