Dans un parcours de vie qui attire l’attention, Mansour Kara, un médecin de 39 ans, a choisi de bouleverser son destin en quittant la France pour s’installer définitivement en Algérie. Ce médecin, membre de la diaspora algérienne en France depuis plus de deux décennies, a pris une décision que peu osent envisager : troquer sa vie professionnelle bien installée en France contre un retour aux sources, en Algérie, qu’il qualifie aujourd’hui de profondément épanouissant. Ce médecin, installé en France depuis l’âge de 15 ans, a franchi ce cap après 24 années passées dans un environnement hospitalier exigeant, mais loin de sa terre natale. Dans un reportage diffusé par un média français, il témoigne de cette transition audacieuse en répondant à une question qui revient souvent : « Pourquoi es-tu revenu en Algérie ? »
À cette interrogation fréquente, ce médecin originaire d’Algérie mais formé et aguerri en France répond avec une simplicité déconcertante : « Je travaille dans un endroit qui me rend heureux. » Ce bonheur, Mansour Kara ne le puise pas uniquement dans les paysages ou le climat de l’Algérie, mais dans le sentiment de contribution directe et tangible qu’il ressent au quotidien. Il déclare qu’après avoir exercé pendant des années en France, revenir en Algérie pour s’y installer et y pratiquer la médecine n’était pas un sacrifice, mais une évidence. Ce choix, pour lui, n’est ni une fuite ni un retour forcé, mais une démarche volontaire et mûrement réfléchie. En tant que médecin, vivre en Algérie lui permet non seulement d’être utile à son pays d’origine, mais aussi de retrouver une proximité affective et familiale, notamment avec son père.
Ce médecin, aujourd’hui cardiologue engagé, fait un constat sans équivoque : l’Algérie fait face à un besoin criant de spécialistes, notamment dans le domaine des cardiopathies congénitales. Selon lui, le pays enregistre chaque année environ un million de naissances, et parmi elles, près de 8 000 cas de cardiopathies congénitales sont recensés. Pourtant, le nombre de spécialistes capables de traiter ces pathologies reste très limité. Ce déséquilibre a renforcé sa volonté de mettre ses compétences acquises en France au service des patients en Algérie. Il affirme que ce manque de cardiologues congénitalistes est l’un des moteurs qui l’ont poussé à revenir. Le médecin Mansour Kara confie ainsi que son retour en Algérie n’est pas seulement un choix personnel mais également une réponse à une urgence sanitaire qu’il ne pouvait ignorer.
Pour lui, exercer en tant que médecin en France pendant de longues années a été une étape essentielle, mais s’installer comme médecin en Algérie représente une nouvelle mission, plus ancrée dans le sens et dans l’impact humain. En évoquant son quotidien, il glisse cette phrase pleine de sens : « Quand je rentre le soir, j’ai mon père et en plus, j’ai soigné des gens. » Une simple phrase qui reflète une vie désormais en harmonie entre éthique professionnelle et valeurs familiales. Pour ce médecin, vivre en France a permis l’apprentissage, l’expertise, et la construction d’un parcours solide. Mais vivre aujourd’hui en Algérie lui offre un équilibre entre science, proximité sociale et enracinement culturel.
Ce cardiologue ne s’arrête pas à son propre exemple. Il lance un appel sincère à tous les médecins algériens qui exercent encore en France ou dans d’autres pays étrangers. Il les encourage à envisager, comme lui, un retour en Algérie pour partager leur savoir-faire. Il insiste sur l’importance de partir pour apprendre, mais aussi sur la nécessité de revenir pour transmettre. Ce message s’adresse directement à ses collègues médecins algériens formés en France, leur rappelant qu’un retour en Algérie peut représenter une chance autant qu’un devoir moral.
Pour Mansour Kara, médecin entre deux rives, la France a été le lieu de la formation et de la pratique, mais l’Algérie représente aujourd’hui un terrain fertile d’opportunités, de défis, et de renaissance. Son témoignage illustre le lien profond qui peut unir un médecin à son pays d’origine, même après des années d’exil en France. À travers son expérience, il démontre que l’Algérie peut, elle aussi, offrir des perspectives dignes de celles que la France garantit à ses praticiens. Dans cette trajectoire singulière, le mot « retour » prend un tout autre sens : celui d’un engagement, d’un espoir, et d’une nouvelle vocation pour ce médecin désormais ancré entre la France et l’Algérie.