Un nouveau mode de financement, via les OPCR, voit le jour en Algérie

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L’écosystème entrepreneurial en Algérie entre dans une nouvelle ère avec l’apparition d’un dispositif innovant de financement, incarné par les organismes de placement collectif à capital-risque (OPCR). La publication au Journal officiel du 7 mai 2025 du règlement n°24-02 du 23 octobre 2024, élaboré par la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), marque une étape cruciale pour le financement des start-up et PME en Algérie. Ce texte instaure un cadre légal inédit qui adapte le financement aux spécificités des entreprises innovantes, souvent mal desservies par les mécanismes classiques. En Algérie, cette nouvelle forme de financement promet d’apporter une bouffée d’oxygène aux porteurs de projets ambitieux, en canalysant efficacement les capitaux privés et institutionnels vers ces jeunes pousses.

Le besoin de diversification des modes de financement s’impose depuis plusieurs années en Algérie, où les difficultés d’accès aux fonds freinent la croissance d’un tissu entrepreneurial pourtant dynamique. Le nouveau règlement Cosob répond précisément à cette problématique en autorisant la création de structures dédiées, telles que la Société d’investissement à capital-risque (Sicar) et le Fonds commun de placement à capital-risque (FCPR). Ces organismes ont pour vocation d’investir dans le capital de sociétés non cotées, offrant ainsi un financement direct et ciblé aux entreprises innovantes. Le principe est simple : accompagner la croissance des sociétés, puis céder les parts acquises pour assurer la rentabilité des fonds. Ce mode de financement s’inscrit comme un levier stratégique pour stimuler la création d’emplois, la diversification économique et l’innovation dans un contexte algérien en quête de modernisation.

L’architecture juridique conçue pour ces OPCR mise sur la flexibilité et la simplicité. Le FCPR peut ainsi être constitué avec un actif initial modeste de 50 millions de dinars et seulement deux porteurs de parts, ce qui facilite l’entrée de multiples acteurs du financement en Algérie. Les investissements sont ouverts aussi bien aux personnes physiques qu’aux personnes morales, qu’elles soient nationales ou étrangères, à condition de respecter certaines règles strictes. La possibilité d’introduire les parts de FCPR en Bourse est également envisagée, ce qui vise à augmenter la liquidité et la visibilité de ces fonds, dynamisant ainsi l’ensemble du marché financier algérien. Ces conditions ouvrent de nouvelles perspectives de financement pour les start-up et PME, dont les besoins évoluent rapidement avec les exigences d’un marché de plus en plus compétitif.

Ce cadre nouveau est encadré par la Cosob, qui impose des règles rigoureuses pour assurer la transparence et la bonne gouvernance des OPCR. Ces organismes doivent publier régulièrement des rapports d’activité accessibles à tous les investisseurs, garantissant ainsi une traçabilité optimale des fonds. Chaque OPCR est sous la supervision d’une société de gestion agréée et d’un dépositaire financier, avec la possibilité de faire appel à un évaluateur externe. Cette organisation stricte rassure les investisseurs et sécurise leurs placements. Par ailleurs, des échanges d’informations avec la Banque d’Algérie sont prévus pour assurer une cohérence entre le financement privé et la politique monétaire nationale, renforçant ainsi la stabilité du système financier algérien.

Le nouveau règlement s’adresse prioritairement aux investisseurs professionnels en Algérie, parmi lesquels figurent les organismes de placement collectif, les banques, les compagnies d’assurance, les caisses de retraite, les sociétés de gestion et le Fonds national d’investissement. Toutefois, la réglementation prévoit une certaine ouverture, permettant à d’autres acteurs d’obtenir le statut d’investisseurs qualifiés sur demande, ce qui élargit l’accès à ces instruments tout en maintenant un haut niveau d’exigence. Ce mécanisme favorise l’inclusion progressive de nouveaux capitaux dans l’économie réelle, répondant ainsi à une demande forte de diversification des sources de financement.

L’enjeu dépasse la simple mise en place d’un outil financier. Ce règlement de la Cosob inscrit le capital-risque au cœur d’une stratégie nationale visant à renforcer le financement non bancaire en Algérie. En intégrant ce dispositif, le pays vise à créer un marché financier plus inclusif, capable de soutenir efficacement l’innovation et la croissance locale. Le développement des OPCR devrait encourager l’émergence de nouveaux fonds spécialisés, dynamiser l’écosystème entrepreneurial et renforcer la structuration du secteur technologique algérien. À terme, cette avancée permettra d’ancrer durablement un modèle économique fondé sur la création de valeur et le développement technologique en Algérie.

Ainsi, ce nouveau mode de financement, porté par la Cosob, représente une réponse adaptée aux besoins des start-up et PME algériennes. En offrant un cadre légal moderne et sécurisé, il ouvre la voie à une meilleure mobilisation des capitaux privés et institutionnels en Algérie. Le véritable défi reste désormais la mise en œuvre concrète de ces structures et l’implication active des acteurs publics et privés dans ce nouveau paysage du financement en Algérie, afin de bâtir une économie plus innovante et résiliente.