Dans les coulisses du réseau ferroviaire français, une colère sourde monte depuis plusieurs mois, touchant de nombreux agents dont une partie importante est constituée d’Algériens. En France, les Algériens présents en nombre à la SNCF se disent épuisés, usés, déstabilisés par un outil devenu leur cauchemar quotidien : un logiciel. Ce logiciel, censé organiser au mieux les plannings des cheminots, chamboule leur équilibre de vie, en modifiant souvent au dernier moment leurs horaires de travail. Ce changement de rythme imprévisible, intervenant parfois à quelques heures seulement du début de service, affecte gravement la qualité de vie des agents, notamment des Algériens en France, nombreux à dépendre d’une organisation stable pour gérer leur quotidien.
Le logiciel en question a été installé il y a environ quatre ans, avec l’ambition affichée d’optimiser les plannings via des algorithmes et de l’intelligence artificielle. À l’origine, le système offrait une visibilité sur un an, permettant aux cheminots – dont de nombreux Algériens en France – de s’organiser sereinement. Puis, cette avance est passée à six mois, puis trois. Aujourd’hui, la situation est telle que certains découvrent des changements dans leur emploi du temps à peine 24 heures avant leur prise de poste. Selon Fabien Villedieu, délégué syndical de SUD-Rail, cette nouvelle réalité rend le travail insoutenable : « Une chance sur deux que les journées sautent ou que les horaires soient complètement différents », déclare-t-il. Ce logiciel, qui devait faciliter la planification, est devenu, selon ses termes, un facteur de désorganisation majeure. Pour les Algériens en France travaillant à la SNCF, la situation est d’autant plus complexe qu’elle impacte leur vie familiale et sociale.
Des centaines d’Algériens en France, agents de la SNCF, affirment qu’ils ne sont plus en mesure de planifier un rendez-vous médical, de prendre un engagement personnel ou même d’assurer la garde de leurs enfants. Le logiciel, loin de soulager la charge administrative, impose une flexibilité constante que beaucoup ne peuvent plus assumer. Certains évoquent un quotidien instable, où l’incertitude permanente s’apparente à une pression psychologique. Ce logiciel, au lieu de servir les agents, semble les contrôler. Il reconfigure leurs horaires au gré de calculs opaques, insensibles aux réalités humaines. Le problème est tel qu’il a été intégré aux revendications des grévistes lors du mouvement de mai 2025, aux côtés de la question de la rémunération et des primes spécifiques.
La direction de la SNCF, de son côté, tente de minimiser l’impact. Selon ses données, seulement 3 % des changements de planning seraient communiqués à moins de 24 heures. Pourtant, cette version est vigoureusement contestée par les syndicats. Interrogé par BFM, Fabien Villedieu, affime que « les contrôleurs ne vont pas se mettre en grève pour 3 % de journées décalées », soulignant que la fréquence réelle des modifications serait bien plus élevée. Les Algériens en France qui occupent ces postes de contrôle ou de conduite dans les trains sont donc directement touchés. Et bien qu’ils soient habitués aux contraintes d’un métier exigeant, la gestion des plannings par ce logiciel dépasse aujourd’hui leur seuil de tolérance.
Face à la contestation, la SNCF a fini par admettre, le 23 avril dernier, qu’une amélioration était nécessaire. Elle a promis une meilleure visibilité sur les périodes de repos et une réactivité accrue pour les demandes de congés. Un audit a même été lancé. Il sera conduit par un expert externe, et des groupes de travail seront formés pour analyser le fonctionnement du logiciel et ses conséquences sur le terrain. Toutefois, les résultats de cette enquête ne sont attendus qu’en septembre, un délai jugé trop long pour ceux qui vivent déjà dans l’incertitude quotidienne. Les Algériens en France, confrontés à cette situation, espèrent qu’il ne s’agira pas d’une nouvelle promesse sans lendemain.
L’impact de cet outil, qui devait être un outil d’efficience, s’apparente désormais à une source d’instabilité pour des milliers d’agents, en particulier les Algériens en France dont les conditions de vie dépendent fortement d’un emploi du temps fiable. Le paradoxe est cruel : à l’heure où la technologie est censée améliorer les conditions de travail, elle les détériore pour ceux qui assurent le bon fonctionnement du réseau ferroviaire. Les témoignages sont nombreux, les alertes sont lancées, mais tant que ce logiciel continuera d’imposer ses règles sans nuance, la colère risque de croître. Et pour beaucoup d’Algériens en France, cela signifie continuer à subir, au quotidien, un logiciel qui leur pourrit la vie.