Immigration – Algérie visas et voyages – Un rebondissement inattendu a profondément affecté les vacances de nombreux Algériens de France.
Suite à la détection de bactéries E. coli et de matières fécales dans l’eau, neuf plages dans les régions du Finistère et du Morbihan ont été temporairement interdites à la baignade. Cette mesure a eu des conséquences directes, entraînant l’annulation de nombreux séjours prévus sur la côte bretonne, y compris parmi les Algériens résidant en France.
La présence de matières fécales dans les vagues soulève des interrogations quant à la manière dont cela peut se produire et comment prévenir la propagation d’E. coli sur les plages. Laurent Le Berre, délégué départemental de l’association Eau et Rivières de Bretagne, apporte un éclairage sur ces questions.
Dans la majorité des cas, la contamination provient des rivières qui se jettent sur les plages et sont souvent polluées. C’est principalement le bassin versant, une zone qui collecte les eaux de pluie alimentant les cours d’eau, qui transporte les matières fécales vers la plage.
Dans des villes du Sud-Ouest telles que Biarritz, ces bassins peuvent contenir davantage de déversements de réservoirs urbains ou de ruissellements de chaussées. Toutefois, la Bretagne, région principalement agricole, connaît une expansion croissante des fermes-usines sur ces bassins versants. « Ces fermes-usines épandent des lisiers pour fertiliser les sols, comme le lisier de porc par exemple, qui est répandu sur des terres nues. Dès qu’il pleut suffisamment, la terre ne peut plus absorber l’eau et un ruissellement se produit jusqu’aux rivières », explique Laurent Le Berre. Étant donné que les cours d’eau sont relativement petits et parcourent quelques kilomètres seulement, ils transportent ces contaminants jusqu’à la mer.
Il est à signaler que, Escherichia coli (E. coli) est une bactérie qui réside dans le tube digestif des êtres humains et des animaux à sang chaud. La majorité des souches d’E. coli sont inoffensives, mais quelques-unes sont pathogènes pour l’homme, comme les souches entérohémorragiques (ECEH). Ces dernières provoquent des diarrhées sanglantes et libèrent une toxine puissante à l’origine du syndrome hémolytique et urémique (SHU).
De manière récurrente, les souches d’ECEH sont responsables d’intoxications alimentaires causées par la consommation de produits animaux (viande ou produits laitiers) mal cuits ou crus. Les fruits et légumes frais en contact avec des ECEH peuvent également présenter des risques. Les symptômes causés par les souches ECEH (E. coli entérohémorragiques) apparaissent de 3 à 8 jours après l’infection. Ils comprennent des douleurs abdominales, des diarrhées pouvant évoluer en formes sanglantes (colites hémorragiques), des vomissements et de la fièvre.
En parallèle, les toxines produites par les souches ECEH (appelées Shiga-toxines en raison de leur similitude avec celles produites par Shigella dysenteriae ou Bacille de Shiga) endommagent les vaisseaux sanguins, entraînant des problèmes de coagulation et d’hypertension artérielle. Chez 10 % des personnes infectées, la diffusion des Shiga-toxines provoque un syndrome hémolytique et urémique (SHU), mortel dans 3 à 5 % des cas. Ce syndrome se caractérise par une atteinte rénale et une diminution de la concentration des cellules sanguines (globules rouges et plaquettes). Un quart des individus atteints de SHU développent également des complications neurologiques pouvant conduire à un état de coma. Des séquelles rénales pouvant mener à une insuffisance rénale chronique plusieurs années après l’épisode de SHU sont également fréquentes.
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