Une virée à Alger transforme la vie de Marouane Bettahar en cauchemar en France

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Le jeune judoka nantais Marouane Bettahar a marqué les esprits en remportant, fin février, l’Open d’Alger, une épreuve comptant pour la Coupe africaine cadets, dans la catégorie des plus de 90 kg. Pourtant, cette victoire, loin d’être un tremplin vers de nouvelles opportunités, s’est rapidement transformée en un véritable coup dur pour son avenir sportif en France. Peu après son sacre, il a appris une nouvelle qui l’a profondément marqué : « J’ai appris peu de temps après ma victoire que cette épreuve, avec la tunique algérienne, m’empêchait de disputer le France cadets. C’est vraiment hyper vexant pour moi », a-t-il confié au journal Ouest France.

Marouane Bettahar, qui évolue au sein du Dojo nantais, se retrouve désormais face à un dilemme. Sa participation sous les couleurs de l’Algérie lui ferme les portes de certaines compétitions nationales en France, une situation qui compromet sérieusement ses chances d’intégrer un pôle France. « Avec cette représentation en tournoi, je me retrouve également coincé pour éventuellement intégrer un pôle France », a-t-il ajouté. Une conséquence inattendue qui risque de ralentir son ascension, alors qu’il fait partie des judokas les plus prometteurs de sa catégorie.

Son entraîneur au Dojo nantais, Arnaud Gendre, suit de près son évolution et se dit impressionné par ses performances. « Dorénavant, il est dans les cinq meilleurs cadets français dans tous ses tournois et il peut continuer de rêver en grand », a-t-il déclaré avec fierté. Cependant, il avait averti son élève des risques encourus en représentant l’Algérie. « Je connaissais parfaitement les conséquences », affirme-t-il, regrettant que ce choix l’éloigne des sélections en équipe de France. Malgré tout, il reste confiant quant aux capacités de Marouane à rebondir et à poursuivre son parcours au plus haut niveau.

La situation est d’autant plus difficile à accepter pour sa mère, Laëtitia Penneras, ancienne judoka française, qui ne cache pas sa déception. Pour elle, son fils aurait pu éviter cette situation s’il avait été mieux conseillé. « J’en veux aux gens qui l’ont poussé à faire ce tournoi. Car être disqualifié du France cadets, alors qu’il visait un podium, c’est forcément navrant », a-t-elle déclaré. Sa frustration est d’autant plus grande qu’elle sait combien son fils travaille dur pour atteindre ses objectifs et que cette disqualification représente un frein important à son épanouissement sportif.

Marouane Bettahar, quant à lui, se retrouve dans une position délicate. D’un côté, il a eu l’honneur de représenter l’Algérie et de s’imposer sur un tournoi international, prouvant son talent et sa détermination. De l’autre, cette décision a eu un impact direct sur son avenir au sein du circuit français, où il espérait pouvoir continuer à évoluer. Une situation qui pose question sur les choix que doivent faire les jeunes athlètes binationaux et les conséquences qui en découlent.

Alors que le débat sur la double nationalité sportive refait surface, le cas de Marouane Bettahar met en lumière les dilemmes auxquels sont confrontés ces jeunes talents. Faut-il choisir dès le départ une seule et unique fédération ? Les règlements en vigueur doivent-ils être assouplis pour permettre plus de flexibilité aux athlètes ayant des origines multiples ? Autant d’interrogations qui pourraient nourrir la réflexion des instances sportives françaises.

En attendant, Marouane Bettahar devra faire face aux réalités imposées par cette décision. Il pourra toujours se consoler en sachant qu’il a prouvé sa valeur sur le tatami, mais l’avenir dira si cette victoire en Algérie marquera un frein ou une étape vers de nouveaux horizons.

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