Lors d’une séance plénière au Conseil de la Nation, sous la présidence de Salah Goudjil, Tarek Laribi, ministre de l’Habitat a annoncé une série de mesures rigoureuses pour lutter contre les modifications non autorisées dans les logements publics. Cette initiative vise à préserver l’intégrité structurelle et esthétique des habitations, en réponse aux altérations constatées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des bâtiments (citernes…). Ces mesures font partie d’une vaste opération de contrôle, mise en œuvre depuis novembre dernier.
L’opération de contrôle, qui s’est déroulée entre le 10 novembre et le 31 décembre 2024, a concerné 176 605 logements relevant du programme AADL. Ces inspections ont permis d’identifier plusieurs irrégularités, conduisant à l’émission de 4 765 mises en demeure et au dépôt de 1 378 dossiers auprès de la Justice. De plus, 4 387 logements ont été restaurés dans leur état initial pour corriger les modifications non conformes. Parmi les infractions notables, l’installation de citernes d’eau sur les toits ou dans les espaces communs et la pose de climatiseurs sur les façades ont été signalées dans 638 cas. Par ailleurs, 2 462 modifications intérieures ou affectant les parties communes ont été détectées, mettant en lumière l’ampleur du problème.
Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une circulaire adressée aux responsables des Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI), au Directeur général de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL) et à la filiale AADL GEST IMMO. Le ministre a précisé que ces mesures de contrôle, bien que centrées pour l’instant sur les logements AADL, seront progressivement élargies à l’ensemble des promoteurs immobiliers publics. Cela inclut les OPGI et les sociétés nationales de promotion immobilière, qui gèrent un parc immobilier dépassant 1,6 million d’unités.
Dans le but de renforcer la réglementation et de prévenir les modifications anarchiques, le ministre a annoncé une refonte de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme. Cette révision législative intégrera les principes du développement durable et visera à garantir une gestion optimale des outils d’urbanisme. Une police spécialisée en urbanisme sera également créée, afin d’assurer le respect des nouvelles règles et de superviser la mise en œuvre des mécanismes de contrôle.
Le ministre a souligné l’importance de ces mesures pour maintenir la qualité des infrastructures publiques et assurer la sécurité des habitants. En empêchant les modifications non autorisées, les autorités visent à préserver la fonctionnalité et l’esthétique des logements, tout en garantissant leur conformité aux normes de sécurité. Cette démarche s’inscrit également dans une vision plus large de développement urbain durable, alignée avec les objectifs nationaux de gestion rationnelle des ressources et de promotion d’un cadre de vie harmonieux.
Les nouvelles mesures ont été accueillies avec un intérêt particulier par les différents acteurs du secteur immobilier. Elles reflètent une volonté de renforcer le cadre juridique et de promouvoir une culture de respect des règles d’urbanisme. Le ministre a également mentionné que cette initiative permettrait d’améliorer la gestion des logements publics et de renforcer la confiance des citoyens envers les institutions chargées de l’habitat.
Ainsi, les efforts déployés par le ministère de l’Habitat pour contrôler les modifications non autorisées dans les logements publics représentent une étape cruciale vers une gestion plus rigoureuse et durable du parc immobilier en Algérie. Cette initiative, couplée à une révision des lois existantes, vise à créer un environnement urbain mieux organisé, où la sécurité, l’esthétique et la durabilité sont des priorités partagées par tous les acteurs du secteur.
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