Voitures en Algérie : une dame risque 3 ans de prison

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Le calme d’une affaire remontant à plusieurs années a été brusquement rompu ce mercredi dans la salle d’audience du tribunal de Chéraga, où s’est tenue une session judiciaire particulièrement suivie. Au cœur de l’affaire, une femme, identifiée sous les initiales A.Y., ancienne employée d’une société privée spécialisée dans la fabrication d’huiles pour les voitures en Algérie, aujourd’hui sous mandat de dépôt. Ce procès, bien plus qu’un simple dossier de détournement, révèle les arcanes d’un système de fraude soigneusement orchestré, dans lequel le faux, l’usage de faux et la manipulation comptable ont permis de soutirer, presque en toute discrétion, près de 50 millions de dinars du compte bancaire de l’entreprise.

Tout a commencé, selon Ennahar, en mai 2017, lorsqu’un gérant d’une société spécialisée dans les lubrifiants pour moteurs, a saisi le commissariat de Chéraga. Il y dénonçait une étrange découverte : trois cachets officiels de la société avaient été imités. Derrière cette falsification, se trouvait A.Y., une employée discrète qui, face aux enquêteurs, n’a pas nié sa participation. Mieux encore, elle a révélé avoir agi sous l’impulsion d’une collègue, B.S., responsable du service comptabilité. C’est cette dernière qui aurait été à l’origine de la mise en place d’un réseau d’opérations fictives, soutenu par la fabrication de fausses factures, l’usage de chèques falsifiés et la manipulation de la signature du gérant.

B.S., déjà jugée dans cette affaire, a expliqué que son rôle principal consistait à rédiger les chèques destinés aux fournisseurs, à contrôler les factures et à les transmettre au gérant pour signature. Mais derrière cette fonction apparemment anodine, se dissimulait un système bien huilé. En accord avec A.Y., elle aurait constitué pas moins de six faux dossiers, sur la base desquels six chèques ont été rédigés. Certains ont été signés à l’insu du gérant, d’autres contrefaits en toute impunité. Le premier chèque, d’une valeur de 8,8 millions de dinars, portait sur une commande de produits de chauffage pour une société fictive, “Jawharat El Wijdan”, appartenant à un proche de B.S. Ce dernier, après avoir encaissé la somme, aurait reversé une commission de 3 millions de dinars à sa bienfaitrice.

Voitures en Algérie : l’impact de l’affaire était énorme

L’affaire ne s’est pas arrêtée là. Deux autres chèques, de 8,6 millions de dinars chacun, ont été émis pour l’achat supposé de matériel de bureau. Là encore, de faux fournisseurs ont produit des factures de complaisance afin de camoufler le détournement. Plus audacieuse encore, B.S. aurait par la suite émis deux nouveaux chèques de 10 et 9,6 millions de dinars, ainsi qu’un dernier d’un montant de 9,7 millions pour l’achat fictif de pneus, destinés à un prétendu commerce de pièces détachées.

Au cours de l’instruction, B.S. a déclaré avoir regretté ses actes et affirmé avoir restitué l’intégralité des sommes détournées. Les fournisseurs contactés, quant à eux, ont reconnu avoir traité exclusivement avec elle, tout en jurant n’avoir eu aucune connaissance de la nature frauduleuse des chèques, puisqu’ils avaient toujours reçu des documents commerciaux en bonne et due forme.

Le rebondissement majeur de ce dossier s’est produit récemment avec l’arrestation de A.Y. à l’aéroport Houari Boumediene d’Alger. En provenance d’Allemagne, elle a été interpellée dès son arrivée en exécution du mandat d’arrêt lancé contre elle par le tribunal de Chéraga. Lors de son audience, elle a admis avoir participé à la falsification de deux chèques, rejetant toute implication dans les autres opérations mises au point par B.S. Elle a également assuré avoir remboursé les montants perçus.

Sa défense a tenté de faire valoir la prescription des poursuites, soulignant que les faits, bien qu’avérés, ne relèveraient plus d’une poursuite valable en raison du temps écoulé. L’avocat a également plaidé pour des circonstances atténuantes, mettant en avant les aveux et les remords de sa cliente, et suggérant même une peine de substitution sous forme de travaux d’intérêt général.

Le ministère public, implacable, a requis une peine de trois ans de prison ferme à l’encontre de la prévenue, pour cette affaire en lien avec les voitures en Algérie, assortie d’une amende de 300 000 dinars. Le verdict, très attendu, sera prononcé prochainement et pourrait bien sceller le sort de cette affaire qui, malgré les années écoulées, continue de faire couler beaucoup d’encre dans le monde discret mais parfois trouble des affaires d’entreprise en Algérie.

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