« Vous pouvez sortir ! » : Saïd Sayoud recadre un maire à Tipaza

Saïd Sayoud

Une scène inhabituelle, mais particulièrement révélatrice de la rigueur du ministre de l’Intérieur, s’est produite ce vendredi lors de la cérémonie d’installation du nouveau wali de Tipaza, Amine Benchaoulia. Alors qu’il prononçait son discours officiel, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud, a été interrompu par la sonnerie du téléphone portable d’un maire présent dans la salle.

L’incident, survenu en plein discours, a provoqué une réaction immédiate du ministre algérien, visiblement irrité par ce qu’il a considéré comme un manque de respect envers la solennité de la cérémonie. D’un ton ferme et sans détour, il a interpellé l’élu concerné devant l’assistance composée de cadres, d’élus et de responsables locaux :

« Si mon discours ne vous intéresse pas, vous pouvez quitter la salle. Vous êtes libre de sortir et de poursuivre votre conversation à l’extérieur », a lancé le ministre, sous les regards surpris du public.

Une réaction de principe

La scène, brève mais marquante, illustre la fermeté et la rigueur administrative de Saïd Sayoud, connu pour son exigence en matière de discipline institutionnelle. Loin d’un simple coup de colère, sa réaction traduit une volonté claire : rappeler aux responsables locaux l’importance du respect du protocole et de l’éthique administrative, surtout dans un contexte où les réformes territoriales et la modernisation de la gestion locale sont au cœur des priorités du gouvernement.

Le ministre a ensuite repris son discours avec calme, insistant sur la responsabilité des élus locaux dans la mise en œuvre des politiques publiques et la nécessité de renforcer la confiance entre l’administration et les citoyens. « Servir l’État exige de la rigueur, de l’écoute et du respect des institutions. Nous devons donner l’exemple », aurait-il déclaré, selon plusieurs témoins présents à la cérémonie.

Un contexte chargé pour le ministre

Au-delà de l’incident, cette séquence intervient dans un contexte de forte activité pour Saïd Sayoud, qui sillonne le pays depuis plusieurs jours afin de superviser personnellement l’installation des nouveaux walis nommés par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans le cadre d’un mouvement de réajustement administratif.

Le ministre n’a pas caché sa fatigue, évoquant la charge de travail intense et les nombreux déplacements effectués à travers les wilayas. « Ces dernières semaines ont été éprouvantes, mais nécessaires pour garantir la continuité et l’efficacité du service public », a-t-il confié, tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre cette mission avec la même énergie.

Amine Benchaoulia, un nouveau départ pour Tipaza

Le nouveau wali, Amine Benchaoulia, succède à Ali Moulaï, dans le cadre de ce vaste mouvement des walis et walis délégués. Sa nomination s’inscrit dans la volonté du président Tebboune de renouveler les cadres de l’administration territoriale et d’insuffler un nouveau dynamisme à la gouvernance locale.

Amine Benchaoulia, cadre expérimenté de l’administration algérienne, est décrit comme un homme de terrain, attaché au dialogue et à la proximité avec les citoyens. Dans son discours d’investiture, il a exprimé sa reconnaissance envers le chef de l’État et le ministre de l’Intérieur pour la confiance qui lui a été accordée. Il a promis de travailler main dans la main avec les élus locaux pour répondre aux attentes des habitants de Tipaza, une wilaya stratégique à la fois sur le plan économique, touristique et social.

Une leçon de rigueur administrative

L’épisode du téléphone, bien que mineur en apparence, a suscité de nombreux commentaires dans les milieux administratifs et sur les réseaux sociaux. Beaucoup y voient un rappel symbolique de l’autorité de l’État et de la nécessité de respecter les institutions, à un moment où la modernisation de la gouvernance locale requiert sérieux et exemplarité.

Les observateurs estiment que Saïd Sayoud a voulu, par cette intervention, envoyer un message clair aux responsables locaux : le service public ne tolère ni légèreté ni désinvolture. Chaque cérémonie, chaque discours, chaque décision doit être empreint du respect dû aux institutions et à leurs représentants.