À l’approche du week-end prolongé du 8 mai, de nombreux Algériens résidant en France se retrouvent face à une incertitude de taille : une grève de grande ampleur pourrait perturber leurs déplacements. Le Collectif national ASCT (CNA), groupe informel mais influent de contrôleurs de TGV, a annoncé son soutien à l’appel à la grève lancé par le syndicat SUD-Rail pour les journées des 9, 10 et 11 mai 2025. Cette mobilisation tombe au plus mauvais moment pour des milliers de voyageurs, dont une partie importante est constituée d’Algériens qui profitent souvent de cette période pour rendre visite à leurs proches, partir en vacances ou organiser des événements familiaux.
Le CNA n’est pas un collectif anodin. Il s’est déjà illustré par des mouvements de grève très suivis, notamment durant Noël 2022 et février 2024, provoquant alors des annulations massives et de longs retards sur les lignes à grande vitesse. Son engagement dans cette nouvelle mobilisation est donc perçu comme un signal fort dans un contexte déjà tendu au sein de la SNCF. Le syndicat SUD-Rail, à l’origine de l’appel initial, est aujourd’hui le troisième syndicat du groupe ferroviaire, mais il occupe la deuxième place chez les contrôleurs, ce qui lui confère une influence non négligeable.
Les revendications portées par SUD-Rail sont claires. Le syndicat dénonce les changements de planning imposés à la dernière minute, créant une instabilité pour les agents et une difficulté accrue dans l’organisation de leur vie personnelle. Il réclame une anticipation plus rigoureuse des plannings ainsi qu’une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail pour les contrôleurs. En parallèle, un autre appel à la grève a été lancé pour le 7 mai, cette fois-ci destiné aux conducteurs. Cette simultanéité pourrait paralyser une partie significative du réseau TGV durant presque une semaine entière.
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Pour la direction de la SNCF, le message se veut rassurant. Le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, a déclaré sur France Inter qu’il restait « très confiant » quant à la capacité de l’entreprise à faire circuler les trains pendant cette période cruciale. Il a mis en avant les efforts consentis dans le cadre du dialogue social et les avancées obtenues récemment, tout en soulignant les enjeux stratégiques liés à la concurrence. « On est maintenant en concurrence (…) et on ne peut vraiment pas se permettre une grève », a-t-il précisé. Fanichet redoute que les clients déçus par les perturbations aillent voir ailleurs, notamment chez les concurrents comme Trenitalia, qui s’apprête à renforcer sa présence sur certains axes à fort trafic.
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La situation pose également la question du modèle économique actuel du TGV en France. Selon le dirigeant, les lignes rentables comme Paris-Marseille permettent de financer celles qui sont déficitaires, un mécanisme d’équilibre qu’il qualifie d’ »aménagement du territoire ». Il estime que ce modèle est mis en péril par les grèves à répétition et par la montée en puissance de la concurrence. En cas de perturbation majeure, c’est non seulement la satisfaction des voyageurs qui est en jeu, mais aussi la viabilité de tout un système de transport ferroviaire.
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Pour les Algériens de France, cette grève annoncée représente donc une incertitude de taille. Elle menace directement l’organisation de leurs déplacements, souvent prévus de longue date et parfois difficilement reportables. Certains envisagent déjà des alternatives, comme le covoiturage, la location de voiture ou même des trajets en bus, mais les prix pourraient flamber à mesure que la date approche et que la demande augmente. Dans ce contexte, l’incertitude reste totale, et beaucoup scrutent désormais l’évolution de la situation dans l’espoir que le dialogue entre syndicats et direction aboutisse à une solution évitant la paralysie du réseau.