Voyage en Turquie : les Algériens pris au piège à Istanbul

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Ce mercredi 23 avril restera gravé dans la mémoire de nombreux Algériens présents à Istanbul, venus pour affaires, tourisme ou simple escale, alors qu’un puissant séisme de magnitude 6,2 a secoué la plus grande ville de Turquie. Le tremblement de terre, dont l’épicentre a été localisé au large de Silivri en mer de Marmara, s’est produit peu avant 13 heures, heure locale, provoquant une onde de choc ressentie dans tous les quartiers de la mégapole. Istanbul, ville de 16 millions d’habitants et plaque tournante du commerce entre l’Afrique du Nord et l’Asie, a vu ses rues submergées de monde en un éclair, chacun fuyant les bâtiments, saisi de panique.

Parmi ceux qui ont connu ces instants d’angoisse, de nombreux Algériens en déplacement, notamment pour des raisons commerciales, ont été directement confrontés à l’événement. Réputés pour leur présence massive dans les quartiers de Laleli, Beyazit et Merter — hauts lieux du textile et du commerce de gros — ces ressortissants se sont retrouvés pris au dépourvu au milieu de la frénésie d’une ville soudainement figée par la peur. Dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des cris fusent, les vitrines tremblent, des étagères se renversent dans certains commerces, et des dizaines de passants, valise à la main ou téléphone à l’oreille, s’abritent dans des parcs ou au bord des avenues, loin des façades menaçantes.

L’Agence nationale de gestion des catastrophes turque (AFAD) ainsi que le ministre de l’Intérieur Ali Yerlikaya ont rapidement confirmé la secousse, précisant que le séisme avait été fortement ressenti à Istanbul mais sans faire de victime ni provoquer de dégâts matériels majeurs. Toutefois, la panique qui s’est emparée de la population a suffi à semer un désordre généralisé, avec des scènes de cohue dans plusieurs stations de métro, une circulation perturbée, et un arrêt temporaire des lignes de tramway dans certains secteurs de la ville.

Les Algériens installés de manière temporaire ou régulière à Istanbul n’ont pas été épargnés par cette déferlante d’angoisse. Un commerçant venu de Sétif pour récupérer une commande de vêtements en gros a confié, encore tremblant, qu’il n’avait jamais vécu pareil moment : « Le sol vibrait sous nos pieds, les murs du bâtiment ont craqué, et tout le monde a couru dehors. Même les Turcs étaient effrayés. On ne savait pas où aller. » Une famille originaire d’Oran, venue visiter la mosquée Bleue, s’est retrouvée bloquée à l’extérieur d’un musée dont les portes se sont refermées automatiquement par sécurité. Heureusement, aucun blessé n’a été à déplorer parmi les ressortissants algériens, selon les premières remontées de témoins et les réseaux consulaires non officiels actifs sur place.

Cette secousse rappelle douloureusement la vulnérabilité d’Istanbul, construite à proximité de la célèbre faille nord-anatolienne, l’une des plus actives du monde. Bien que les autorités turques aient renforcé leurs politiques de prévention, de nombreux immeubles de la ville ne répondent pas encore aux normes parasismiques modernes, notamment dans les quartiers les plus anciens où sont implantés plusieurs entrepôts et hôtels fréquentés par les commerçants étrangers. La crainte d’un séisme d’une ampleur encore plus dévastatrice plane depuis longtemps sur la ville, les scientifiques n’excluant pas une catastrophe d’ampleur dans les années à venir.

En attendant, la journée du 23 avril restera marquée par la frayeur et l’incertitude. Des centaines de personnes, dont de nombreux Algériens, ont tenté de joindre leurs proches depuis des lignes saturées, tandis que d’autres ont préféré quitter Istanbul plus tôt que prévu. Dans les aéroports et gares routières, les files d’attente se sont allongées, chacun espérant un retour au calme ou un vol vers des horizons plus sereins. Si aucun dégât n’est à déplorer pour l’instant, la secousse a réveillé des peurs profondes et rappelé que, même dans une ville aussi vibrante qu’Istanbul, la nature peut reprendre ses droits en un instant.

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