Voyages, aéroports en France : l’ACI Europe met un coup de pression au gouvernement

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Actualités L’ACI Europe, l’association professionnelle de l’industrie aéroportuaire européenne, a récemment exprimé son inquiétude concernant un projet de taxe supplémentaire sur les revenus générés par les aéroports de Paris, Nice, Marseille, Lyon et Toulouse en France. L’association a exhorté le gouvernement français à reconsidérer cette proposition qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur les plans de décarbonation ambitieux de ces aéroports.

Cette taxe, proposée dans le cadre de la loi de finances pour 2024, menace la capacité des aéroports à financer leurs initiatives visant à atteindre zéro émission nette de CO2 sous leur contrôle d’ici 2026 à 2030. L’ACI Europe craint également que cette taxe n’affecte négativement la compétitivité et la connectivité de ces aéroports, avec des répercussions potentiellement dommageables sur leurs économies locales.

L’ACI Europe, en tant que principale organisation professionnelle regroupant les sociétés aéroportuaires en Europe, estime que cette taxe, bien qu’elle soit présentée comme une initiative écologique par le gouvernement français, risque de compromettre les efforts de décarbonation en cours et d’avoir un impact sur l’économie. Olivier Jankovec, directeur général de l’ACI Europe, souligne que forcer les aéroports engagés dans la décarbonation à générer des revenus fiscaux est un exemple de « greenwashing politique » et ne favorise pas les objectifs environnementaux.

Atteindre la neutralité carbone pour l’aviation européenne nécessitera d’énormes investissements, totalisant plus de 820 milliards d’euros dans l’ensemble de l’écosystème, y compris les fabricants d’avions, les compagnies aériennes, les aéroports et les prestataires de services de navigation aérienne. Imposer davantage de taxes au secteur ne ferait qu’entraver ces investissements et mettre en péril les objectifs de décarbonation communs.

Le gouvernement français a inclus cette taxe sur les concessions aéroportuaires dans son projet de loi de finances pour 2024, ainsi qu’une taxe sur les autoroutes, dans le but de générer environ 600 millions d’euros de recettes annuelles. Ces fonds sont destinés à soutenir le « plan d’avenir pour les transports » lancé par la Première ministre Elisabeth Borne en février.

L’appel de l’ACI Europe met en lumière les enjeux complexes auxquels sont confrontés les gouvernements dans leurs efforts pour concilier les besoins de financement public avec les objectifs environnementaux. Les aéroports jouent un rôle essentiel dans la réduction des émissions de carbone de l’industrie de l’aviation, et la taxation excessive pourrait freiner leur capacité à investir dans des technologies et des infrastructures plus respectueuses de l’environnement.

Il est donc crucial que les gouvernements travaillent en étroite collaboration avec les acteurs de l’aviation pour élaborer des politiques fiscales qui encouragent les efforts de décarbonation tout en préservant la compétitivité et la connectivité des aéroports. L’avenir de l’aviation durable en Europe dépendra en fin de compte de l’équilibre trouvé entre ces objectifs apparemment contradictoires.

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