Les déclarations de devises lors des voyages de et vers l’Algérie pourraient connaître une hausse des plafonds, selon les récentes discussions au sein du parlement algérien. Lors de l’audition du directeur général des douanes par la commission des finances à l’assemblée nationale, des points cruciaux ont été abordés, notamment le montant à déclarer à la sortie du territoire et le contrôle des produits importés.
Au cours de cette réunion, qui s’est déroulée à la fin de la semaine dernière à l’hémicycle, de nouvelles dispositions douanières introduites dans le projet de la loi de finances 2024 ont été examinées. Les membres de la commission ont soulevé des préoccupations et proposé des suggestions pour améliorer les performances des services douaniers et répondre à la demande des citoyens de lever les contraintes liées au montant en devise à déclarer à la sortie du territoire.
En particulier, la commission parlementaire a suggéré « une révision à la hausse du montant à déclarer aux services des douanes à la sortie du territoire national », comme l’indique le communiqué officiel. Actuellement, les voyageurs doivent fournir un avis de débit bancaire pour toute valeur en devise dépassant 1000 euros et inférieure ou égale à 7500 euros. Au-delà de 7500 euros ou de leur équivalent en d’autres devises, une autorisation de la Banque d’Algérie est nécessaire.
Concernant la protection de la production nationale et des consommateurs contre les produits non conformes à la réglementation, le directeur général des douanes a souligné les objectifs attendus des nouvelles dispositions du projet de loi de finances 2024. Il a mis en avant la nécessité de renforcer les mécanismes de contrôle de conformité en proposant « la création de nouveaux laboratoires de normalisation », comme le mentionne le communiqué.
Voyages en Algérie, déclarations de devises : qu’en est il de l’allocation touristique ?
L’Algérie, pays aux charmes multiples, regorge d’une histoire riche et de paysages à couper le souffle. Cependant, pour les Algériens désireux de découvrir le monde, l’allocation touristique représente souvent un obstacle majeur. Critiquée depuis longtemps pour son montant jugé dérisoire, cette allocation suscite des débats et des frustrations, certains considérant qu’elle ne couvre même pas les dépenses basiques à l’étranger.
L’horizon semble toutefois s’éclaircir pour l’avenir de l’allocation touristique en Algérie. Les promesses du président Tebboune pendant sa campagne électorale se concrétisent, et les récents développements au sein de la Banque d’Algérie laissent entrevoir une amélioration significative de cette allocation.
Lors de sa session ordinaire du 21 septembre 2023, le Conseil Monétaire et Bancaire a adopté un projet de règlement visant à faciliter la mise en place d’un vaste réseau national de bureaux de change. Cette initiative vise à créer un environnement propice au déploiement de ces établissements, offrant aux voyageurs la possibilité de réaliser des opérations de change plus aisément.
Selon un communiqué de la Banque d’Algérie, ces bureaux de change auront un champ d’activités couvrant plusieurs opérations, dont l’allocation de change pour des voyages touristiques ou professionnels à l’étranger, les frais d’études et de stage, entre autres. Cette étape cruciale de mise en place d’un « réseau organisé et régulé » d’établissements proposant des services de change sécurisés sera suivie par une révision du cadre réglementaire régissant ces opérations.
Ce projet de règlement, premier d’une série de textes d’application de la Loi monétaire et bancaire n° 23-09 du 21 juin 2023, ouvre la voie à une réforme majeure de l’allocation touristique en Algérie. Une augmentation significative de son montant est envisagée, pouvant atteindre jusqu’à 1500 euros par personne.
Cette hausse tant attendue de l’allocation touristique est un rayon de soleil pour de nombreux Algériens qui rêvent de voyages à l’étranger. Actuellement parmi les plus faibles de la région du Maghreb, cette allocation devrait se rapprocher davantage des standards internationaux. En Tunisie, elle est d’environ 1800 euros, tandis qu’au Maroc, elle était de 4500 euros jusqu’en 2022.
Cette augmentation prévue permettra aux voyageurs algériens de mieux couvrir leurs frais à l’étranger, évitant ainsi le recours au marché parallèle des devises en Algérie, où les taux de change sont nettement supérieurs à ceux du marché officiel.
À noter que cette réforme s’inscrit dans un contexte plus vaste de modernisation et de réforme du secteur financier en Algérie, visant à créer un environnement économique ouvert et propice à l’investissement. Le gouvernement algérien cherche ainsi à répondre aux besoins des citoyens tout en favorisant le développement économique du pays.
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