Air Algérie « fait fi » des menaces de Bruno Retailleau

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Air Algérie poursuit son expansion internationale sans prêter attention aux menaces de sanctions brandies par le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau. La compagnie aérienne algérienne a récemment annoncé l’ouverture imminente de deux nouvelles lignes : l’une reliant Alger à Abuja, la capitale du Nigéria, et l’autre vers l’aéroport londonien de Stansted. Cette décision illustre la volonté d’Air Algérie de renforcer sa présence en Afrique et en Europe, malgré le contexte diplomatique tendu entre la France et l’Algérie.

La compagnie nationale a fait cette annonce via une vidéo publiée sur sa page Facebook, sans toutefois préciser les dates exactes de lancement ni les fréquences des vols. Toutefois, le PDG d’Air Algérie, Hamza Benhamouda, a confirmé que la ligne vers Abuja devrait être inaugurée en avril prochain, tandis que la liaison avec Stansted sera effective à l’été 2025. Ces ouvertures s’inscrivent dans une stratégie globale d’expansion et de renforcement du hub d’Alger, faisant d’Air Algérie un acteur incontournable dans le transport aérien régional.

Cette annonce intervient alors que Bruno Retailleau a évoqué, début mars, la possibilité de sanctions à l’encontre d’Air Algérie, qu’il accuse de freiner l’expulsion d’Algériens en situation irrégulière en France. Invité de BFMTV-RMC le 3 mars, le ministre de l’Intérieur français a affirmé qu’il « ne s’interdisait rien » concernant les mesures à prendre contre la compagnie aérienne nationale algérienne. Il a notamment mentionné la possibilité de vérifier les conditions dans lesquelles les commandants de bord respectent le droit français et les formalités administratives.

« Je ne m’interdis rien. On peut vérifier les conditions dans lesquelles les commandants de bord Air Algérie respectent notre droit et les formalités administratives. J’observe qu’à Alger, ils ne s’en privent pas », a notamment affirmé le ministre de l’intérieur français Bruno Retailleau.

Retailleau reproche à Air Algérie d’imposer une « exigence supplémentaire et nouvelle » qui, selon lui, contrevient aux accords entre les deux pays. Il dénonce le fait que la compagnie demande des laissez-passer consulaires même lorsque les personnes visées par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) disposent de documents d’identité valides. Une note interne du ministère de l’Intérieur, datée de mi-février, exige d’ailleurs des policiers qu’ils obtiennent un écrit attestant du refus d’embarquement éventuel par Air Algérie. En cas de refus, ils doivent relever l’identité du chef d’escale de la compagnie.

Cette tension s’inscrit dans un bras de fer diplomatique plus large entre la France et l’Algérie, qui résiste à la pression française concernant le rapatriement de ses ressortissants en situation irrégulière. Bruno Retailleau a d’ailleurs affirmé que la France prépare une « riposte graduée », qui inclut d’autres mesures restrictives contre des personnalités algériennes.

Malgré ces menaces, Air Algérie affiche une indifférence apparente et poursuit ses projets d’expansion. Sa stratégie de renforcement de son réseau africain et européen témoigne de son ambition de se positionner comme un acteur majeur du transport aérien régional. Pour l’instant, la compagnie n’a fait aucune déclaration officielle en réponse aux propos du ministre français, préférant se concentrer sur ses objectifs de croissance et le renforcement de ses dessertes internationales.

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