Le PDG d’Air Algérie, Hamza Benhamouda, s’est récemment fait remonter les bretelles par le député d’Oran, Kada Nedjadi, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Les questions posées par le député ont mis en lumière des disparités de tarifs entre différentes destinations desservies par la compagnie aérienne nationale.
Dans un échange vif et direct, Nedjadi a interrogé Benhamouda sur les raisons pour lesquelles les tarifs de certaines liaisons, comme Oran-Alicante, semblaient disproportionnément élevés par rapport à d’autres trajets plus longs, notamment Alger-Barcelone. Avec une distance plus courte et un temps de vol moins long pour Oran-Alicante, le député a souligné qu’il était difficile de justifier les écarts de tarification observés.
« J’ai une seule question Monsieur Benhamouda : expliquez-moi comment ça se fait que le vol Alger-Barcelone pour une distance de 680 kilomètres pour 1h30 de vol se vend à 44.000 dinars chez Air Algérie, par contre Oran-Alicante, dont le vol dure 45 minutes, est à 68.000 dinars », a déclaré avec véhémence Kada Nedjadi.
La remarque du député a mis en lumière des incohérences apparentes dans la politique tarifaire de la compagnie aérienne. Nedjadi a poursuivi en soulignant des éléments spécifiques, tels que les différences de taxes aéroportuaires entre les deux destinations, ainsi que la hausse considérable du tarif de base pour le vol Oran-Alicante par rapport à avant la pandémie de Covid-19.
« Je suis devenu paranoïaque, je me suis dit qu’il y avait peut-être certains critères impactant les prix, j’ai donc épluché les tarifs dans le détail, et j’ai pu découvrir ceci : la taxe payée par Air Algérie à l’aéroport de Barcelone est pourtant plus élevée que celle qui est payée pour l’aéroport d’Alicante. Outre cela, le tarif de base pour Oran-Alicante est de 49.000 dinars, alors qu’avant la période Covid il était à 18.000 à 19.000 dinars. Je voudrais bien avoir une réponse à ce sujet de votre part Monsieur Benhamouda », a ajouté le parlementaire Nedjadi à l’égard du PDG Air Algérie.
Air Algérie : le PDG Hamza Benhamouda a entamé une série de changements majeurs
Depuis sa prise de fonction à la tête d’Air Algérie en février dernier, Hamza Benhamouda a adopté une approche méthodique et réfléchie pour mettre en œuvre sa vision de transformation de la compagnie aérienne nationale. Fils d’un ancien leader syndical assassiné par le terrorisme dans les années 90, il porte en lui l’héritage de la lutte pour la justice sociale et l’excellence professionnelle.
Les premières décisions de Benhamouda, touchant plusieurs directions et même des responsables jusque-là considérés comme indéboulonnables, ont récemment laissé sans voix les employés et les clients du pavillon national.
Aït Abdelmalek Sofiane, le secrétaire général de la compagnie, a été limogé et remplacé par Bouzghaia Abdelaziz. Amine Andaloussi, ancien journaliste et directeur de la communication d’Air Algérie depuis de nombreuses années, a été nommé « directeur de marque » par intérim après avoir cédé son poste. Amiar Yacine, directeur commercial par intérim, a également été limogé et remplacé par Béjaoui Chaouche Souad, la directrice des relations clients. En outre, Allali Mohamed Ali, directeur de la division exploitation, ainsi que Ben Miloud Reda, ex-directeur du centre de contrôle d’exploitation, ont été remplacés respectivement par Dehache Mohammed et par le nouveau venu Chkembou Djamal, pilote de A330.
Ces changements drastiques ne se limitent pas aux hauts responsables, mais touchent également des postes clés de la compagnie. Kouah Hassina a été nommée directrice adjointe des opérations, tandis que Boutimadja Samy Karim chapeautera le centre de contrôle d’exploitation en tant que directeur des ressources, succédant à Faidi Fouad.
Enfant de la compagnie, Hamza Benhamouda a opéré ces changements en ciblant les postes nécessitant un renouveau en termes de ressources humaines et de management. Son objectif est clair : faire d’Air Algérie une entreprise compétitive et viable dans un environnement aérien international impitoyable, où la performance et la qualité de service sont essentielles.
Juste après sa nomination, Benhamouda a déjà commencé à mettre en œuvre des mesures visant à rationaliser les opérations de la compagnie. Des modifications aux programmes de vols ont été apportées, avec des suspensions et des annulations pour des lignes jugées non rentables, comme le vol Alger-Johannesburg.
Il est évident que la politique de prestige, avec des vols long-courriers non rentables, est incompatible avec les objectifs de gestion rigoureuse et rationnelle que Benhamouda entend instaurer. Son approche axée sur la performance et la rentabilité vise à placer Air Algérie sur la voie du succès dans un marché aérien de plus en plus compétitif.
Ainsi, avec Hamza Benhamouda à sa tête, Air Algérie entre dans une nouvelle ère de transformation et d’adaptation aux réalités du marché mondial. Ces changements radicaux ne sont que les prémices d’une évolution qui promet d’insuffler un vent de renouveau dans la compagnie nationale, la plaçant sur la voie d’une croissance durable et d’une compétitivité accrue.
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