Le gouvernement algérien a décidé d’allouer un budget exceptionnel de 190 milliards de dinars, soit 1900 milliards de centimes, à la compagnie Air Algérie. Cette somme considérable, annoncée conformément aux instructions du président de la République, vise à maintenir un prix accessible des billets d’avion pour les voyageurs de la compagnie nationale Air Algérie, et à compenser les écarts entre le prix réel du transport aérien et les tarifs régulés fixés par les autorités publiques. L’objectif est clair : rendre les prix des vols Air Algérie plus abordables, sans compromettre la stabilité financière de la compagnie, tout en respectant les orientations économiques et sociales du gouvernement.
Lors de son intervention devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, Saïd Sayoud, a précisé que cette mesure s’inscrit dans le cadre du projet de loi de finances 2026. L’État entend ainsi accompagner Air Algérie dans sa mission de service public, notamment sur les lignes intérieures, où le coût d’exploitation dépasse souvent le tarif imposé. Dans le même esprit, le ministre a révélé qu’une enveloppe supplémentaire de 8 milliards de dinars (soit 80 milliards de centimes) a été accordée à la compagnie nouvelle compagnie Domestic Airlines, pour combler la différence entre le prix réel des billets et les tarifs plafonnés sur les vols domestiques.
Ces décisions traduisent la volonté des pouvoirs publics de soutenir le secteur aérien national, un pilier stratégique pour le désenclavement des régions et la mobilité des citoyens. Le programme budgétaire 2026 du ministère prévoit d’ailleurs une enveloppe globale de 77,29 milliards de dinars en autorisations d’engagement et 90 milliards en crédits de paiement, répartis entre plusieurs opérateurs publics de transport. Parmi eux figurent la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), qui recevra 20 milliards de dinars, et Air Algérie, qui bénéficiera de 19 milliards de dinars destinés au financement des services subventionnés.
Le ministre Sayoud a également détaillé d’importants investissements visant à moderniser les infrastructures de transport du pays. Le secteur aérien verra notamment la mise en place de nouveaux équipements logistiques, l’installation de systèmes de détection d’incendie dans plusieurs aéroports, ainsi que l’intégration de technologies d’atterrissage avancées afin d’améliorer la sécurité et la précision des opérations aériennes. D’autres acquisitions concernent les machines de déblayage du sable dans les aéroports du Sud et des dispositifs anti-oiseaux destinés à réduire les incidents sur les pistes.
Au-delà de l’appui à Air Algérie et de la régulation des prix, le ministère prévoit également des mesures pour renforcer la gouvernance du secteur des transports. L’Autorité de régulation des transports urbains d’Alger bénéficiera de 93 millions de dinars, tandis que la Société nationale de la navigation aérienne recevra 4,4 millions de dinars. Ces dotations s’inscrivent dans une logique de modernisation globale du transport public, combinant efficacité économique, sécurité et service citoyen.
Dans le volet consacré au développement local, le gouvernement a prévu 659 milliards de dinars de transferts budgétaires pour 2026, dont 140 milliards seront consacrés au financement des plans communaux de développement (PCD) et 519 milliards pour la prise en charge des missions locales. Cette dernière enveloppe vise notamment à régulariser les statuts des employés issus des programmes d’insertion sociale et professionnelle, tout en garantissant la continuité du service public au niveau des collectivités.
Le ministre Sayoud a également annoncé des ajustements fiscaux dans le projet de loi de finances 2026. Parmi les principales mesures figurent l’augmentation du droit de timbre sur les cartes de séjour des étrangers, la hausse de la taxe annuelle sur le logement pour améliorer les recettes locales, et l’exonération de la Sûreté nationale et de la Protection civile des redevances liées à l’occupation de terrains dans les zones portuaires et aéroportuaires.
Enfin, une enveloppe de 20 milliards de dinars sera dédiée au Fonds de solidarité des collectivités locales, afin de soutenir les actions sociales, notamment celles entreprises durant le mois de Ramadan.
Avec cette injection de 1900 milliards de centimes dans Air Algérie, l’État réaffirme son engagement à maintenir des prix accessibles pour tous les citoyens tout en consolidant la position d’Air Algérie comme acteur central du transport national et international. En alignant politique sociale et stratégie économique, le gouvernement cherche à concilier stabilité financière, équité territoriale et proximité avec les citoyens, tout en veillant à ce que les prix d’Air Algérie restent compétitifs et soutenus par une infrastructure modernisée.