Algérie : une députée propose de criminaliser « l’incitation à la normalisation » avec Israël

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Algérie actualité – L’Algérie pourrait bientôt criminaliser l’incitation à la normalisation avec Israël. C’est en effet ce qu’a indiqué la députée de l’immigration Amira Slim, qui compte soumettre prochainement une proposition de loi dans ce sens.

La députée sus-citée, qui représente la communauté algérienne dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, a en effet annoncé la présentation prochaine d’un nouveau projet de loi devant le parlement algérien. Ce projet de loi vise, toujours selon la même source, à criminaliser l’incitation à la normalisation avec Israël en Algérie, notamment dans les médias et via les réseaux sociaux. Pour Amira Slim, il s’agit ainsi d’interdire le débat autour de cette question en Algérie, puisqu’elle estime que celle-ci est de nature à entraîner « une atteinte à l’ordre public et à l’unité de la nation ».

Le même projet de loi propose, selon ce qu’a indiqué Amira Slim, d’interdire à « toute personne ou toute partie incitant à la normalisation avec l’État sioniste de s’exprimer dans les médias ». Toujours selon la même source, la même proposition de projet de loi prévoir également d’interdire « aux organisations ou associations algériennes exerçant dans le domaine des droits de l’homme de participer à des activités d’instances internationales (…) qui défendent la normalisation avec l’État sioniste ». La même députée propose également de considérer l’incitation à la normalisation comme « délit portant atteinte à l’unité de la Nation ».

Colère en Algérie depuis la normalisation de plusieurs pays avec Israël

Par ailleurs, notons que plusieurs pays ont annoncé la normalisation de leurs relations avec Israël depuis quelques mois. Le dernier pays en date a été le Maroc, qui avait annoncé la normalisation de ses relations diplomatiques avec l’État hébreu le 10 décembre dernier. Cet état de fait a suscité une vive colère en Algérie, et les autorités du pays ont exprimé leur désaccord face à ce qu’elles ont appelé « une course à la normalisation ».« Nous ne participerons pas à la course à la normalisation, et nous ne la bénissons pas », avait déclaré le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une interview aux médias de la presse nationale en septembre dernier.

Le premier ministre, Abdelaziz Djerad, avait également déclaré le 12 décembre dernier que la normalisation entre le Maroc et Israël constituait une menace pour la stabilité de l’Algérie. « Il y a aujourd’hui une réelle volonté de faire parvenir l’État sioniste jusqu’à nos frontières » avait affirmé le chef de l’exécutif algérien, en mettant en garde contre « des manœuvres dangereuses, qui visent particulièrement la sécurité de l’Algérie ».

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