Immigration – Algérie visas et voyages – Une association française a récemment lancé une alerte concernant les voyageurs en transit par les aéroports de Paris, y compris les Algériens de France.
L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) a pris la décision de se retirer de la zone d’attente de l’aéroport de Roissy, qualifiant celle-ci d' »infestée par les punaises de lit » et déclarant que la situation ne cesse de se détériorer, selon un communiqué publié sur son site web.
Depuis les premiers signalements en février, l’association affirme que la situation dans la plus grande zone d’attente aéroportuaire de France continue de se dégrader. L’Anafé intervient dans ces zones où les personnes n’ont pas été autorisées à entrer sur le territoire français et y attendent une décision.
Habituellement, l’Anafé opère aux côtés de la Croix-Rouge pour fournir un accompagnement juridique en présentiel aux personnes en attente. Toutefois, en raison de l’ampleur du problème des punaises de lit dans la zone d’attente de Roissy, l’association se voit contrainte de suspendre ses missions d’intervention sur place. Elle maintiendra toutefois une permanence téléphonique pour assurer un soutien à distance.
Un témoignage poignant d’une avocate, Sonia Boundaoui, qui a rencontré trois ressortissants marocains maintenus dans cette zone le 22 juillet, révèle la gravité de la situation. Les voyageurs étaient « maculés de piqûres » et ont rapporté avoir changé de chambre à trois reprises, ne pouvant plus dormir et étant forcés de passer la nuit dans le couloir.
Cependant, lors d’une audience concernant la prolongation de leur maintien en zone d’attente, le juge des libertés et de la détention a considéré que, bien que l’exposition soit particulièrement désagréable, elle ne constitue pas une atteinte au droit à la vie et à la santé, ni un traitement inhumain et dégradant.
L’infestation par les punaises de lit peut avoir des conséquences psychologiques et psychiatriques graves, notamment des troubles du sommeil, de l’anxiété et un sentiment de panique, comme souligné dans un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publié en mi-juillet.
Bien que des mesures aient été mises en place à Roissy, telles que la création d’une buanderie et la désinfection des chambres à la vapeur sèche, l’Anafé estime qu’elles sont inefficaces en raison du taux d’occupation élevé des chambres de cette zone, atteignant jusqu’à 120 personnes au cours des dernières semaines, selon l’association.
Face à cette situation préoccupante, la directrice de l’Anafé, Laure Palun, réclame une modification du protocole. Elle estime que si un lieu d’enfermement est infesté de nuisibles, il incombe à l’administration de le fermer jusqu’à ce que le problème soit éradiqué. L’association a effectué plusieurs signalements auprès du juge des libertés et saisi la direction centrale de la police aux frontières ainsi que le ministère de l’Intérieur.
Il est à signaler que, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore donné suite aux sollicitations de l’AFP concernant cette affaire alarmante. Face à cette situation critique, il est essentiel que des mesures adéquates soient prises rapidement pour assurer la sécurité et le bien-être des voyageurs transitant par les aéroports de Paris.
Algériens de France, aéroports de Paris : voici le texte complet du communiqué de l’association
Depuis le mois de février, la zone d’attente de l’aéroport de Roissy est infestée par les punaises de lit. Et la situation ne cesse de se dégrader.
Si l’administration a mis en place un protocole en début d’année et a créé une buanderie, ces moyens se sont révélés inefficaces. Malgré les alertes de l’Anafé et d’autres acteurs sur place, les autorités n’ont pas fait évoluer ce maigre protocole.
Dans le cadre des permanences tenues en zone d’attente, l’Anafé rencontre de nombreuses personnes piquées par les punaises et qui en ont souvent les marques sur le corps. Elles témoignent d’une grande fatigue nerveuse : impossibilité de dormir, peur d’être piquées et démangeaisons constantes.
Samedi 22 juillet, le juge des libertés et de la détention a décidé de fermer les yeux sur ces conditions d’enfermement en considérant « qu’enfin, si l’exposition est particulièrement désagréable, les conséquences (tant dans la durée que physiquement) ne sont pas telles qu’elle soit susceptible de constituer une atteinte au droit à la vie et à la santé ou un traitement inhumain et dégradant ».
Aujourd’hui, 77 personnes, dont 8 enfants, sont exposées.
L’éradication des punaises de lit doit être au cœur des priorités de l’administration. La protection de la santé des personnes dont elle a la responsabilité, en l’occurrence celles qu’elle choisit de priver de liberté, mais aussi du personnel intervenant dans ces lieux, est une obligation pour l’administration.
Au regard de tous ces éléments, l’Anafé est contrainte de suspendre ses missions d’intervention dans la ZAPI.
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