Les Algériens de France, comme tous les Algériens vivant à l’étranger, sont désormais dans l’incapacité d’utiliser l’application Baridimob, un outil devenu pourtant essentiel à leur quotidien. Cette interruption des services de Baridimob concerne particulièrement les Algériens établis en France, qui représentaient une part importante des utilisateurs actifs de cette application, développée par Algérie Poste pour faciliter les opérations bancaires à distance. Depuis plusieurs semaines, dès qu’un Algérien résidant en France tente de se connecter à Baridimob via une adresse IP étrangère, notamment française, l’application bloque automatiquement l’accès à toutes ses fonctionnalités. Le phénomène est confirmé par plusieurs sources concordantes et a été rapporté par le journal Echorouk, précisant que les Algériens de France et d’autres pays n’ont plus accès ni aux transferts d’argent, ni au paiement de factures, ni à la recharge de crédits mobiles, ni même à la consultation de leur solde.
Cette mesure, jugée préventive, intervient à la suite d’un dysfonctionnement technique qui a récemment affecté l’application Baridimob. Malgré ce bug, les autorités compétentes – à savoir la Gendarmerie nationale et la Direction générale de la sûreté nationale – ont confirmé que l’application Baridimob ne souffre d’aucune faille sécuritaire et n’a fait l’objet d’aucune affaire de piratage. Elles ont tenu à rappeler que, dans la majorité des cas, les incidents liés à la cybersécurité proviennent d’erreurs humaines de la part des utilisateurs. Dans le cas de Baridimob, aucune brèche informatique n’a été constatée, ni au sein de l’application elle-même ni au niveau de la carte Edahabia associée, utilisée massivement par les Algériens, y compris les Algériens de France.
L’arrêt des services de Baridimob pour les Algériens vivant à l’étranger est perçu comme une manière de renforcer la sécurité du système, en empêchant toute tentative d’exploitation ou d’intrusion à partir de l’extérieur. Les Algériens de France, qui utilisaient fréquemment l’application pour gérer leurs finances à distance, notamment en soutien à leurs proches en Algérie ou dans le cadre de leurs activités commerciales transfrontalières, se retrouvent donc limités dans leurs transactions quotidiennes. Cette coupure a provoqué un afflux de réclamations adressées à Algérie Poste, les utilisateurs exprimant leur frustration face à l’arrêt soudain d’un service aussi vital.
À Alger, lors du lancement d’une campagne nationale de prévention contre les arnaques numériques, les représentants de la Gendarmerie nationale et de la DGSN ont réaffirmé la fiabilité de Baridimob. Mohamed El Amine Atafi, représentant du Commandement de la Gendarmerie, et Mohamed El Amine Belkhiri, commissaire de police, ont tous deux déclaré qu’aucune affaire judiciaire n’avait été ouverte concernant une faille de sécurité sur Baridimob. Ils ont néanmoins mis en garde contre les méthodes d’escroquerie en ligne de plus en plus ingénieuses, évoquant notamment des arnaques basées sur de fausses annonces de vente, y compris dans des secteurs inattendus comme le fourrage pour animaux ou les matériaux de construction.
Dans leur discours, les deux responsables ont rappelé aux Algériens, en particulier les Algériens de France qui utilisent Baridimob, que la prudence reste de mise. Il leur est recommandé de ne jamais partager leurs informations bancaires ou des photos de leur carte Edahabia, même avec des proches, et de se méfier des offres trop avantageuses circulant sur les réseaux. Toutes les affaires traitées jusqu’à présent, ont-ils insisté, sont liées à la négligence des utilisateurs et non à des défaillances du système.
Alors que l’usage de Baridimob se généralise en Algérie, cette suspension soudaine pour les Algériens de France relance le débat sur l’accessibilité des services numériques depuis l’étranger et sur les moyens à mettre en œuvre pour garantir la sécurité des plateformes sans pour autant pénaliser leurs utilisateurs à l’international. Pour l’heure, aucune date n’a été annoncée pour un éventuel rétablissement de l’accès à Baridimob pour les Algériens résidant hors du pays, notamment ceux vivant en France.