Pour de nombreux Algériens résidant en France, comme pour d’autres personnes en situation de précarité, l’accès à une voiture reste un luxe difficilement accessible. Pourtant, une solution existe, méconnue du grand public, mais déjà active sur tout le territoire français : l’obtention d’une voiture à petit prix, parfois à partir de 7 ou 8 euros par jour. Grâce à une chaîne de solidarité portée par des garages associatifs et un dispositif national de dons de véhicules, il devient désormais possible de louer ou même d’acheter une voiture reconditionnée sans casser son budget.
Le constat est simple : sans voiture, les démarches de la vie quotidienne se compliquent considérablement. Aller faire ses courses, amener ses enfants à l’école, se rendre à un entretien d’embauche ou occuper un emploi en horaires décalés devient un véritable défi. Selon le baromètre Wimoov, 15 millions de personnes en France ne sont pas libres de se déplacer comme elles le souhaitent. Pire encore, environ 40 % d’entre elles ont dû renoncer à un ou plusieurs déplacements importants au cours des cinq dernières années. Dans ce contexte, environ 9 % ont même dû refuser une opportunité d’emploi faute de solution de transport. Ce frein à la mobilité est d’autant plus préoccupant qu’il s’agit souvent du premier obstacle à l’insertion professionnelle.
Face à cette urgence sociale, une initiative originale a vu le jour. Plusieurs garages solidaires, répartis sur tout le territoire, proposent des voitures à prix réduit, issues de dons. Ces structures, à but non lucratif, emploient souvent des salariés en contrat d’insertion, notamment des mécaniciens, qui reconditionnent des véhicules donnés par des particuliers, des entreprises ou encore des concessionnaires. Les voitures sont réparées, contrôlées et proposées à la vente ou à la location à des prix défiant toute concurrence. L’achat peut se faire pour moins de 2 500 euros, souvent avec garantie, tandis que la location est proposée à environ 7 ou 8 euros par jour, parfois même avec l’assurance incluse. La durée de location varie généralement entre trois et six mois, sans qu’une caution soit nécessaire ou encaissée.
Ce dispositif solidaire ne s’adresse cependant pas à tout le monde. Pour éviter la concurrence avec les services automobiles classiques, ces véhicules ne sont accessibles qu’aux personnes désignées sur prescription sociale. Les bénéficiaires doivent être en situation de précarité, justifiée par des critères précis : revenus inférieurs au seuil de pauvreté, statut de retraité avec une pension inférieure à deux fois le RSA, personnes en insertion, travailleurs handicapés avec des revenus modestes. Les prescriptions sont faites par des opérateurs sociaux tels que France Travail, les missions locales, les assistantes sociales ou encore des structures d’accompagnement à l’emploi.
Les Algériens vivant en France et remplissant ces conditions peuvent donc prétendre à ce dispositif leur permettant d’avoir une voiture, particulièrement pertinent dans les zones rurales ou périurbaines, où les transports en commun sont limités. Le processus est relativement simple. Il suffit de se rapprocher d’un garage solidaire proche de chez soi, dont les coordonnées sont disponibles sur internet, sur le site de la plateforme nationale donnezvotrevoiture.org ou via les organismes sociaux. Il faut alors constituer un dossier comprenant des documents justificatifs tels qu’un avis d’imposition, une attestation de droits de la CAF, un justificatif de domicile, voire un courrier d’un conseiller d’insertion.
Ce système repose aussi sur un modèle gagnant-gagnant. Du côté des donateurs, particuliers ou entreprises, donner un véhicule permet de bénéficier d’une déduction fiscale équivalente à la valeur estimée du véhicule donné. Le garage solidaire s’occupe des démarches administratives et fournit un reçu fiscal. Pour beaucoup de donateurs, c’est un moyen simple de se séparer d’une voiture devenue inutile, sans passer par une revente compliquée à un prix modique. Plutôt que de céder son véhicule à un particulier ou à un garage pour quelques centaines d’euros, certains préfèrent faire un geste solidaire et permettre à une autre famille de bénéficier d’un moyen de transport fonctionnel.
Avec cette solution, ce sont des milliers de personnes qui, chaque année, peuvent retrouver une autonomie essentielle à leur quotidien. Pour les Algériens de France concernés, c’est l’occasion d’avoir une voiture à sa disposition, et donc une opportunité concrète de mobilité et d’insertion, qui allège le poids des inégalités sociales tout en ouvrant la voie à de nouvelles perspectives professionnelles.
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