Allocation touristique : « j’ai eu 95 et pas 750 euros, est-ce normal ? »

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« J’ai eu 95 et pas 750 euros, est-ce normal ? » C’est la question posée par une voyageuse algérienne à la rédaction de DNAlgérie, reflétant une interrogation partagée par de nombreux citoyens algériens qui s’apprêtent à voyager à l’étranger. La confusion provient d’une annonce présidentielle très attendue, formulée en décembre dernier par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune. À cette date, le président avait officiellement acté l’augmentation substantielle de l’allocation touristique, passant d’environ 100 euros à 750 euros pour les voyageurs adultes, et à 300 euros pour les mineurs. Cette mesure a suscité beaucoup d’attentes, notamment chez les Algériens qui prévoient des séjours à l’étranger et pour qui l’allocation touristique constitue un soutien financier non négligeable face au coût du change informel.

Cependant, bien que la décision présidentielle soit bel et bien prise, elle n’a pas encore été appliquée dans les faits. Et pour cause, l’augmentation annoncée ne peut entrer en vigueur qu’après la publication du décret d’exécution par l’autorité compétente, à savoir la Banque d’Algérie. Tant que cette publication officielle n’est pas réalisée, c’est l’ancien barème qui reste en vigueur, c’est-à-dire une allocation de l’ordre de 15 000 dinars, soit environ 95 euros au taux officiel. Ainsi, la voyageuse qui s’est vu remettre 95 euros pour sa sortie du pays n’a pas été victime d’une erreur ou d’un dysfonctionnement. Elle a simplement bénéficié du montant actuellement en vigueur, en attendant que les nouvelles modalités soient entérinées et mises en œuvre.

Il est à noter que, pour renforcer le dispositif d’accompagnement de cette réforme, les autorités algériennes ont lancé récemment l’installation de bureaux de change officiels dans les ports, aéroports et postes frontaliers. Ces guichets, censés canaliser les opérations de change dans un cadre formel, sont une pièce maîtresse de la réforme monétaire engagée par l’État. Leur déploiement vise à lutter contre le marché parallèle et à permettre aux voyageurs d’accéder à leurs allocations dans des conditions sécurisées. Toutefois, leur fonctionnement est, lui aussi, tributaire de la publication du décret d’exécution de la nouvelle allocation.

En attendant ce décret, les voyageurs devront donc continuer à percevoir l’ancienne allocation touristique, tout en restant attentifs aux communications de la Banque d’Algérie. De nombreux citoyens scrutent les annonces dans l’espoir d’un changement imminent. Les professionnels du secteur, notamment les agences de voyages, sont également dans l’attente, car cette mesure pourrait avoir un impact significatif sur la demande en matière de séjours à l’étranger. Une allocation touristique revue à la hausse permettrait à de nombreux Algériens d’envisager des voyages dans de meilleures conditions financières, en allégeant le recours au marché parallèle pour obtenir des devises étrangères.

La clarification apportée par les médias, comme DNAlgérie, est essentielle dans ce contexte, car elle permet d’éviter les malentendus et les frustrations au moment du départ. Pour l’heure, la règle est claire : tant que le décret officiel n’est pas publié, l’allocation touristique reste fixée à son ancien montant. L’écart entre les 95 euros reçus et les 750 euros attendus ne résulte donc pas d’une anomalie administrative, mais simplement du décalage entre l’annonce politique et sa mise en œuvre réglementaire.

Ce genre de transition, surtout dans un domaine aussi sensible que l’accès aux devises, nécessite un processus législatif rigoureux. Une fois le décret publié, il appartiendra aux institutions concernées de l’appliquer rapidement sur l’ensemble du territoire, en assurant un accès fluide aux nouveaux montants et en informant le public des modalités pratiques. En attendant, les voyageurs devront s’armer de patience, tout en conservant à l’esprit que la réforme est bel et bien lancée, même si ses effets concrets se font encore attendre.