Immigration – Algérie visas et voyages – La déclaration d’un ministre français en faveur d’une hausse des prix des billets d’avion a suscité l’irritation parmi les Algériens de France. Cette sortie intervient alors que les compagnies aériennes low-cost offrent des tarifs très abordables.
Le ministre des Transports, Clément Beaune, a exprimé son agacement dans une interview accordée à l’Obs, en disant : « Des billets d’avion à 10 euros, à l’heure de la transition écologique, ce n’est plus possible ! » Après avoir annoncé une augmentation de la taxe sur les billets d’avion au départ de la France, le ministre souhaite maintenant aborder une nouvelle question pour financer « la transition écologique » et « lutter contre le dumping social et environnemental » : l’introduction d’un tarif minimum pour les billets au niveau européen. Il prévoit de soumettre cette proposition à ses homologues européens « dans les jours à venir ».
Le ministre estime que les billets à bas prix ne reflètent pas le véritable coût environnemental et social du voyage aérien, d’autant plus que ces tarifs ne couvrent souvent pas le coût réel par passager. Bien que les compagnies low-cost ne soient pas directement mentionnées, il est sous-entendu que la mesure vise à protéger les compagnies aériennes plus sérieuses, comme Air France.
Ainsi, Beaune affirme son soutien à la taxation des activités polluantes pour financer la transition écologique, tout en soulignant qu’il ne souhaite pas pénaliser le pouvoir d’achat des Français avec ces nouvelles taxes. Il estime que l’écologie ne devrait pas être perçue comme une contrainte ou une punition.
Cependant, cette position suscite des inquiétudes parmi les Algériens de France qui ont l’habitude de voyager à bas coût grâce aux compagnies aériennes low-cost. Une hausse potentielle des prix des billets pourrait rendre les voyages aériens beaucoup plus onéreux pour cette communauté.
Les réactions à la proposition du ministre ont été mitigées. D’un côté, certains soutiennent l’idée de tarifs plus équitables qui reflètent les coûts réels et encouragent des pratiques plus respectueuses de l’environnement. D’un autre côté, certains expriment leur préoccupation quant à l’impact sur le budget de voyage des Algériens de France, qui utilisent souvent les compagnies low-cost pour voyager notamment en Europe.
La question de l’impact environnemental du transport aérien est indéniablement complexe. Les compagnies aériennes low-cost offrent des tarifs attractifs qui permettent à un plus grand nombre de personnes de voyager, mais cela peut également contribuer à l’augmentation des émissions de carbone. La proposition du ministre vise à trouver un équilibre entre des tarifs abordables et la nécessité de réduire l’impact environnemental de l’industrie aérienne.
Billets d’avion : Clément Beaune avait deja refroidi les Algériens de France :
Pour rappel, Clément Beaune a annoncé le 7 août dernier l’intensification de la taxe sur les billets d’avion dans le budget 2024, avec pour objectif de financer les investissements dans le transport ferroviaire. Parallèlement, il a affirmé que le projet européen de taxation du kérosène avançait et devrait être concrétisé dans les « quelques mois » à venir.
La taxe de solidarité sur les billets d’avion, également connue sous le nom de « taxe Chirac », mise en place en 2005 et visant à soutenir divers organismes d’aide au développement international, a été assortie depuis 2020 de l’écotaxe. Celle-ci s’applique aux vols au départ de la France et varie entre 1,50 euro pour les vols intérieurs en classe économique et 18 euros pour les voyages hors de l’Union européenne en classe affaire.
Cette taxe supplémentaire finance non seulement le transport ferroviaire, mais également routier, car les fonds récoltés sont alloués à l’Agence de financement des infrastructures de France. À l’époque de son instauration, le gouvernement avait estimé que cette mesure rapporterait environ 182 millions d’euros annuellement.
Cependant, l’introduction de cette écotaxe avait suscité l’indignation des acteurs de l’industrie aérienne, qui redoutaient une perte de compétitivité pour le secteur. Air France, par exemple, avait chiffré le surcoût engendré par cette mesure à plus de 60 millions d’euros par an. Dans un communiqué, la compagnie aérienne avait également exprimé son inquiétude face à l’impact « extrêmement préjudiciable » de cette mesure sur ses opérations, puisque 50% de ses activités étaient basées en France.