Actualité politique – La France ne présentera pas d’excuses officielles à l’Algérie pour ses 132 ans de colonisation. C’est ce qu’a en effet annoncé la présidence française, hier mercredi, après la remise du rapport de Benjamin Stora sur le dossier de mémoire.
L’historien Benjamin Stora a remis, hier 20 janvier, son rapport sur le dossier de mémoire au président français Emmanuel Macron. M. Macron avait confié à Benjamin Stora, en juillet 2020, la réalisation d’un rapport « juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie ». Ainsi, l’historien a fait plusieurs propositions dans son rapport, dont notamment l’ouverture des archives relatives à la période coloniale et à la guerre d’Algérie.
D’ailleurs, la présidence française s’est exprimée suite à la remise du rapport de l’historien. L’Élysée a ainsi annoncé que la France ne comptait pas présenter d’excuses officielles à l’Algérie pour ses 132 ans de colonisation. Sur cette question, la présidence française s’appuie sur l’avis de Benjamin Stora, qui a cité l’exemple des excuses présentées par le Japon à la Chine et à la Corée du Sud pour leur occupation pendant la 2e guerre mondiale, et qui n’ont pourtant pas suffi à réconcilier ces pays.
La France ne présentera pas d’excuses à l’Algérie : « il y aura des mots et des actes »
Par ailleurs, l’Élysée a précisé qu’il y aura « des mots et des actes » au cours des prochains mois dans le cadre d’une « démarche de reconnaissance ». La position de la présidence française, qui a refusé de présenter des excuses officielles à l’Algérie, était d’ailleurs prévisible. Rappelons en effet que le président français, Emmanuel Macron, avait tenu la même position en novembre dernier lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique. « Au fond, nous nous sommes enfermés dans une espèce de balancier entre deux postures : l’excuse et la repentance d’une part, le déni et la fierté de l’autre. Moi, j’ai envie d’être dans la vérité et la réconciliation », avait déclaré le chef de l’État français.
Notons, par ailleurs, que la question des excuses demeure au centre des relations franco-algériennes. Le président Abdelmadjid Tebboune avait déjà fait part, en juillet 2020, de son souhait de voir la France s’excuser pour ses 132 ans de colonisation. « On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas (…) On le souhaite », avait déclaré le chef de l’État dans une interview à France 24.
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