Devises, marché noir : l’euro enregistre enfin une baisse face au dinar

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Ce samedi 18 janvier 2025, la scène économique de l’Algérie a de nouveau été marquée par une légère baisse de la valeur de l’euro par rapport au dinar algérien sur le marché noir. Bien que modeste, cette variation met en évidence un phénomène récurrent dans le pays : l’écart croissant entre le taux de change officiel et celui du marché parallèle, qui continue de peser lourdement sur l’économie nationale.

Aujourd’hui, l’euro s’échangeait à 250 dinars algériens à l’achat et 253 dinars à la vente sur les principaux points d’échange informels, soit une baisse par rapport aux taux de la veille où il se trouvait à 251 dinars à l’achat et 254 dinars à la vente. Cette fluctuation, bien que discrète, témoigne d’une tendance générale où la monnaie locale peine à maintenir sa valeur face à des devises majeures telles que l’euro. Cette situation est le reflet d’une pression continue sur le dinar algérien, une pression exacerbée par des facteurs économiques internes et externes complexes.

Le marché noir des devises, au-delà de l’euro face au dinar algérien, ne s’arrête pas là. Le dollar américain, considéré comme une valeur refuge dans de nombreux pays, a également connu une légère baisse, se négociant aujourd’hui à 235 dinars à l’achat et 238 dinars à la vente. Quant à la livre sterling, elle demeure une des devises les plus chères sur le marché noir algérien, avec des taux s’élevant à 294 dinars à l’achat et 297 dinars à la vente. Cette volatilité observée sur les principales monnaies étrangères reflète un équilibre fragile dans un système économique où les devises étrangères occupent une place centrale, notamment pour les importations, le tourisme et les transferts d’argent.

Le dollar canadien, en revanche, reste relativement stable sur le marché parallèle, avec des taux oscillant entre 158 dinars à l’achat et 162 dinars à la vente. Cette stabilité contraste avec les variations plus marquées de l’euro ou du dollar américain, suggérant une influence moindre des dynamiques économiques locales sur cette devise nord-américaine. Ce phénomène pourrait être dû à des facteurs spécifiques à l’économie canadienne, moins directement liés aux fluctuations du marché algérien.

Cependant, les chiffres officiels de la Banque d’Algérie indiquent que l’euro se négocie à environ 139 dinars dans les circuits légaux, tandis que le dollar américain se trouve autour de 136 dinars. Un écart significatif persiste donc entre ces taux et ceux pratiqués sur le marché noir. Cet écart alimente les échanges informels de devises, les citoyens se tournant massivement vers le marché parallèle pour leurs besoins en devises, faute d’un accès suffisant aux banques et d’une offre limitée de devises étrangères dans les canaux officiels.

Afin de contrer cette dynamique, les autorités algériennes ont mis en place plusieurs mesures. Parmi elles, l’augmentation de l’allocation touristique de 100 euros à 750 euros, prévue pour entrer en vigueur dès janvier 2025, constitue une tentative d’endiguer la dépendance des voyageurs au marché noir. Cependant, cette initiative n’a pas encore produit les effets attendus. D’autres mesures incluent la réglementation interdisant aux résidents algériens de voyager avec plus de 7 500 euros par an, une restriction visant à réduire les sorties de devises du pays.

Malgré ces efforts, le marché noir continue de prospérer, alimenté par une forte demande en devises étrangères et une offre officielle insuffisante. Cette situation met en lumière les défis structurels auxquels fait face l’économie algérienne, notamment l’incapacité du système bancaire à répondre adéquatement aux besoins des citoyens. Le marché parallèle reste donc une solution de fait pour une grande partie de la population.

Cette dynamique économique révèle également un déséquilibre dans la gestion des devises et la politique monétaire du pays. Alors que les autorités tentent de stabiliser le dinar algérien, la persistance de l’écart entre les taux officiels et parallèles crée une distorsion dans le système économique. L’instabilité du dinar face aux grandes devises étrangères continue de poser problème, notamment pour les entreprises, les importateurs et les citoyens ayant besoin de devises pour leurs activités quotidiennes.

La situation actuelle, marquée par une légère baisse de l’euro, pourrait annoncer des évolutions à venir sur le marché parallèle des devises. Si cette tendance se poursuit, il sera nécessaire pour les autorités de renforcer les réformes économiques afin de réduire cet écart et d’offrir une alternative plus stable aux citoyens. Dans ce contexte, une gestion plus rigoureuse de la demande en devises et une amélioration de l’accès aux marchés financiers légaux deviendront des priorités pour stabiliser la situation.

Ainsi, la baisse de la valeur de l’euro face au dinar algérien sur le marché noir, bien que légère, illustre les défis complexes auxquels l’Algérie est confrontée. L’écart persistant entre les taux officiels et parallèles continue de peser sur l’économie et sur la confiance des citoyens dans les institutions financières du pays. Pour remédier à cette situation, des réformes structurelles profondes seront nécessaires, en particulier dans le domaine de la gestion monétaire et de la régulation des marchés financiers.

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