Europe : L’Algérie tente un coup de maître à la faveur de la guerre en Ukraine

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Economie – L’Algérie est-elle sur le point de tenter un coup de maître en Europe, à la faveur de la guerre en Ukraine ? Tout porte à croire que c’est le cas, si l’on prend en compte les récentes déclarations du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar qui affirmait récemment que la société nationale des hydrocarbures était prête à soutenir l’Europe en cas de difficultés.

En effet, tout semble à croire que l’Algérie veut profiter de la guerre en Ukraine pour augmenter ses exportations de gaz en Europe. Mais les dirigeants algériens ne veulent pas fâcher leurs alliés russes. Ils tempèrent donc leurs déclarations en précisant que l’Algérie pourrait soutenir « ses partenaires de long terme », soit l’Italie et l’Espagne.

Mais les Algériens ont-ils les moyens de compenser une éventuelle baisse des approvisionnements russes ? Cela relève de l’impossible si l’on prend en considération les données disponibles. Les Russes fournissent 40% de la consommation européenne de gaz, loin des 11% fournis par l’Algérie, à travers notamment les gazoducs TransMed et MedGaz. Enfin, l’Algérie exporte 35% de son gaz vers l’Italie uniquement.

L’Algérie est incapable de profite de la guerre en Ukraine

Selon ces chiffres, l’Algérie est incapable de suppléer au gaz russe. Mais d’autres données montrent que les Algériens sont capables d’augmenter ses exportations, même si elles ne pourront pas compenser une éventuelle baisse du gaz russe. En effet, le gazoduc TransMed transporte 20 milliards de m3 de gaz algérien pour une capacité annuelle de 33 milliards de m3. Ce qui fait que l’Algérie a les moyens d’aller vers une hausse de ses exportations vers l’Europe, même en quantité limitée.

Mieux que cela, à moyen terme, l’Algérie compte augmenter ses exportations, en développant la prospection et l’extraction de gaz, ainsi que l’exploration, la production et le raffinage de pétrole. Pour cela, les dirigeants algériens vont investir la modique somme de 40 milliards de dollars en 2022 et 2026. C’est peut-être pour cela que le patron de Sonatrach pense que « la contribution de Sonatrach pourrait s’étendre aux pays non desservis par les gazoducs reliant l’Algérie à l’Europe, à travers des ventes de GNL ».

L’Algérie tente donc de se replacer sur le marché européen, même avec ses moyens limitées. Elle essaie cependant de se projeter dans le futur proche avec des conditions favorables, grâce notamment à la hausse des cours de pétrole. Des cours qui flirtent avec les 120 dollars favorisés justement par la guerre en Ukraine et permettront à l’Algérie de mobiliser facilement les 40 milliards de dollars à investir.

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