Europe : les sans papiers désormais interdits d’avoir une carte SIM

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En Italie, les migrants sans-papiers voient leurs droits réduits avec l’adoption récente d’un amendement controversé dans la loi sur la sécurité. Ce changement législatif, qui a pris effet le 18 septembre, vise à interdire l’obtention d’une carte SIM aux sans papiers, ajoutant une nouvelle contrainte à leur quotidien déjà précaire en Europe.

L’amendement, intégré dans le code des télécommunications, impose aux fournisseurs de services mobiles de vérifier le statut légal de leurs clients. Ainsi, les opérateurs doivent exiger une preuve de résidence légale pour toute demande de carte SIM émanant d’un ressortissant non européen. En cas de non-respect de cette exigence, les entreprises s’exposent à des suspensions d’activité allant de 5 à 30 jours.

Cette mesure, perçue comme une manœuvre pour renforcer le contrôle des migrations, pourrait priver de nombreux sans-papiers d’un moyen crucial de communication. En effet, pour ces individus, posséder un téléphone mobile est souvent indispensable pour rester en contact avec leurs proches restés dans leur pays d’origine. Un rapport du quotidien *La Repubblica* souligne que cette loi pourrait rendre impossible la communication pour des milliers de migrants, qui dépendent de leur téléphone pour naviguer dans un environnement hostile.

Sans papiers, interdiction de la carte SIM : les critiques fusent

Les critiques ne se sont pas fait attendre. Des voix s’élèvent pour dénoncer cette stratégie du gouvernement, dirigé par Giorgia Meloni et son parti d’extrême droite, qui cherche à rendre la vie des migrants encore plus difficile dans l’espoir de décourager d’autres d’entrer sur le territoire italien. Selon *Le Temps*, l’objectif est clair : instaurer un climat d’angoisse et d’isolement chez les sans-papiers, déjà en proie à des difficultés énormes.

Face à ces accusations, un député de Fratelli d’Italia, le parti à l’origine de cet amendement, défend sa position en affirmant au média « Le Temps » qu’il ne s’agit pas d’une « punition raciste », comme l’estime l’opposition. Il justifie cette mesure par la nécessité d’assurer la traçabilité des utilisateurs de cartes SIM, prétendant que cela vise à lutter contre le marché noir des cartes anonymes, souvent utilisées à des fins criminelles. Selon lui, les effets indésirables sur les sans-papiers ne sont que des conséquences accessoires.

Alors que l’Italie continue de débattre de sa politique migratoire, cette nouvelle loi pourrait nuire à son image à l’international. Alors que l’Union européenne encourage des initiatives d’intégration, des mesures restrictives comme celle-ci pourraient créer un écart entre les discours politiques et la réalité sur le terrain.

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