Une onde de choc médiatique secoue actuellement l’Algérie, après que l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) a annoncé une mesure brutale, visant directement l’un des médias audiovisuels les plus suivis du pays. La chaîne Echorouk News TV a été suspendue de toute diffusion pour une durée de dix jours, une décision prise à la suite de la publication sur sa page Facebook d’un contenu jugé raciste et contraire aux valeurs fondamentales que l’Algérie cherche à promouvoir dans l’espace public. Cette mesure sans précédent souligne l’importance croissante des réseaux sociaux comme Facebook dans le paysage audiovisuel algérien et dans la régulation de la liberté d’expression.
Selon le communiqué officiel publié ce vendredi par l’ANIRA, la chaîne Echorouk News TV a utilisé un terme à caractère raciste d’une extrême gravité sur sa page Facebook, en lien avec une couverture d’interventions policières menées dans plusieurs quartiers d’Alger. Ces descentes, orchestrées par les services de la Sûreté de wilaya, avaient conduit à l’arrestation de migrants en situation irrégulière, majoritairement originaires de pays africains. L’expression utilisée dans le post Facebook, et relayée à un large public, a été perçue comme une atteinte directe à la dignité humaine et une incitation explicite à la haine raciale. Pour l’Algérie, dont la tradition diplomatique et culturelle est fortement liée à l’Afrique, un tel contenu sur Facebook est non seulement un scandale, mais un acte inacceptable en contradiction avec ses principes fondateurs.
Ce dérapage sur Facebook a immédiatement déclenché une enquête interne menée par l’ANIRA, qui, après audition des représentants de la chaîne, a confirmé un manquement grave à l’éthique journalistique et au sens des responsabilités. La chaîne Echorouk News TV, déjà sous surveillance pour des antécédents similaires, s’est vue reprocher un traitement sensationnaliste et imprudent d’un sujet sensible, au lieu de faire preuve du professionnalisme requis par les standards journalistiques de l’Algérie. La présence de contenus haineux sur Facebook, diffusés par des médias officiels, constitue une alerte pour les institutions algériennes, qui redoublent d’efforts pour préserver la paix sociale et les principes de respect mutuel entre les communautés.
En réaction, l’Algérie a décidé d’appliquer de manière stricte les textes de loi en vigueur. Plusieurs législations ont été invoquées, notamment la loi organique 23-14 relative à l’information, la loi 23-23 encadrant l’activité audiovisuelle, le décret exécutif 24-250 définissant les obligations des services de communication audiovisuelle, ainsi que la loi 20-05 de 2020 qui criminalise les discours de haine, notamment sur les plateformes numériques comme Facebook. Pour l’Algérie, il ne s’agit pas simplement de sanctionner un média, mais de réaffirmer son engagement envers une information responsable et respectueuse de la diversité.
En parallèle à cette suspension, l’ANIRA exige de la chaîne Echorouk News TV qu’elle présente des excuses publiques, claires et explicites, dénonçant formellement le contenu en cause. Un geste attendu non seulement par les autorités, mais également par l’ensemble des citoyens algériens et des peuples africains, qui partagent avec l’Algérie des liens historiques profonds, forgés dans les luttes anticoloniales et les défis contemporains de développement et de sécurité. Dans ce contexte, la publication controversée sur Facebook n’est pas perçue comme un simple écart, mais comme une trahison des valeurs de solidarité et de fraternité chères à l’Algérie.
Cette affaire relance le débat sur la place et l’impact des publications Facebook dans le champ médiatique algérien. Facebook est devenu un outil central de communication pour de nombreux médias en Algérie, mais aussi une source croissante de polémiques et de controverses. La régulation de ce type de contenu s’impose désormais comme une priorité nationale. L’Algérie entend donc rappeler, par cette mesure brutale, que le respect de l’éthique professionnelle, même sur Facebook, n’est pas une option mais une obligation légale et morale.