Voyages et immigration – La cinéaste algérienne Sofia Djama a suscité la polémique suite à des déclarations qu’elle a tenues, vendredi 8 avril sur la fermeture des frontières algériennes, qui dure depuis maintenant plus d’une année.
L’Algérie a en effet fermé ses frontières depuis le 17 mars 2020. Depuis cette date, tous les vols réguliers au départ et à destination du pays restent suspendus. Outre cette mesure, les autorités du pays ont également suspendu les opérations de rapatriement d’Air Algérie depuis le 1er mars dernier. Alors que la décision de suspension devait prendre fin le 31 mars, la compagnie nationale a annoncé que ses opérations ne reprendraient pas avant au moins le mois de Mai prochain. « Nous informons notre aimable clientèle que tous les vols internationaux sont suspendus du 1er avril jusqu’au 30 avril 2021 », a-t-elle précisé il y a quelques jours, dans une notre rendue publique par le consulat général d’Algérie à Istanbul.
Au début de ce mois d’avril, plusieurs compagnies étrangères ont annoncé la programmation de vols vers l’Algérie, réservés aux personnes titulaires d’une autorisation d’entrée sur le territoire national. Toutefois, l’ambassade d’Algérie en France a annoncé, quelques jours plus tard, la suspension de la délivrance de ces documents jusqu’à nouvel ordre. « Il a été décidé de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à la délivrance des autorisations d’accès au territoire national via les compagnies aériennes étrangères », a indiqué la représentation diplomatique le 5 avril dernier.
Frontières algériennes : la cinéaste Sofia Djama exprime sa colère
La cinéaste Sofia Djama n’a d’ailleurs pas caché sa colère face au maintien de la fermeture des frontières algériennes. La réalisatrice et scénariste algérienne a ainsi suscité la polémique, après avoir affirmé dans une vidéo publiée sur sa page Facebook que le maintien de cette mesure dénotait « une haine viscérale à l’égard de la diaspora ». « Je veux parler des algériens qui ont été forcés à l’exil de manière totalement arbitraire », a-t-elle affirmé. « On est algériens, (…) , qu’on soit binationaux ou pas, on est Algériens. On a le passeport. Il n’y a pas d’algériens de seconde zone. Ma vie est aussi sacrée que la vôtre », a-t-elle déclaré à l’adresse des nombreuses personnalités, notamment des membres du comité scientifique, qui se sont prononcés en faveur du maintien des restrictions sur les voyages.
« Il n’y a aucun pays qui a abandonné (…) ses enfants. Je ressens précisément de l’abandon. Nous avons été abandonnés », a-t-elle encore dit. « Nos vies ont été sacrifiées (…). Nos vies affectives, nos vies professionnelles, nos familles… Des gens n’ont pas pu enterrer leur mère, leur père… », fustige encore la cinéaste algérienne, qui affirme que « tout algérien qui a un motif de départ impérieux doit avoir la possibilité de partir sans restrictions ». « Je ne parle pas de ceux qui veulent faire du tourisme », a-t-elle conclu.
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