France : après une alerte sur les controleurs, un chauffeur algérien sévèrement sanctionné par la RATP

chauffeur algérien RATP

Actualités En France, un chauffeur algérien employé par la RATP a fait l’objet de sanctions sévères en raison de son alerte concernant la présence de contrôleurs au niveau d’un arrêt de bus. Cette affaire, bien que datant d’il y a plus d’un an et demi, a récemment refait surface sur les réseaux sociaux, suscitant de vives réactions en ligne. La RATP a confirmé avoir déjà sanctionné le chauffeur pour son comportement.

La vidéo en question a été signalée à la RATP par un internaute sur un réseau social, le 25 octobre. Elle met en scène un chauffeur de bus RATP informant les passagers de la présence de contrôleurs dans l’un des prochains arrêts de bus. Il encourage ceux qui n’ont pas de titre de transport valide à descendre avant d’arriver à la prochaine station.

Dans la vidéo, le chauffeur explique : « Excusez-moi, il y a les contrôleurs dans deux stations donc ceux qui n’ont pas validé c’est maintenant. » Un des passagers le remercie pour cette information. Le chauffeur affirme que ce n’est pas la première fois qu’il avertit les passagers de l’arrivée des contrôleurs sur sa ligne. Il ajoute : « On est obligé de faire ça. Le ticket de bus, il est passé à 2,50 euros, le pass Navigo est à deux doigts d’atteindre les 100 euros… On est obligés d’être pour le peuple. »

La RATP a réagi rapidement en expliquant que la vidéo était « ancienne » et qu’elle avait déjà été repérée par ses services de transport. Contactée par BFM Paris Île-de-France, la RATP a précisé que la vidéo avait été publiée le 2 mars 2022, soit il y a plus d’un an et demi. Elle a ajouté que le chauffeur en question avait été sanctionné en interne pour son comportement et qu’il ne faisait plus partie des effectifs de la RATP.

La RATP a souligné qu’elle exigeait un comportement irréprochable de la part de l’ensemble de ses employés. Île-de-France Mobilités, également sollicitée, a affirmé que la lutte contre la fraude était une priorité, car c’est une question de justice.

Chauffeur algérien, ouverture à la concurrence : la RATP dans l’embarras

Dans un tout autre registre, l’ouverture à la concurrence des 308 lignes de bus de la RATP, initialement prévue pour le 1er janvier 2025, dans le cadre du projet Grand Paris, a récemment fait l’objet d’un report. Cette décision intervient en raison des préoccupations concernant d’éventuels mouvements sociaux susceptibles de perturber les Jeux Olympiques. Le Sénat français a adopté la proposition de loi du sénateur UDI Vincent Capo-Cannellas le mardi 24 octobre 2023.

Soutenue par le gouvernement et la présidente de la région, Valérie Pécresse, cette loi vise à étendre sur deux ans, de début 2025 à fin 2026, le processus d’ouverture à la concurrence du réseau de bus francilien. Elle prévoit également d’aménager les conditions de transfert des chauffeurs de bus de la RATP vers les opérateurs concurrents, tels que Keolis et Transdev. Dans le cadre de cette nouvelle réglementation, les chauffeurs auront la possibilité de choisir les centres de bus les plus proches de leur lieu de résidence en fonction de l’arrivée des opérateurs concurrents.

Néanmoins, l’accueil réservé à cette décision est mitigé, avec des réserves exprimées par les syndicats et certains groupes politiques. Ils craignent une détérioration de la qualité du service et une perte d’emplois. Le secrétaire général de la CGT RATP-Bus, Cémil Kaygisiz, a fait part de ses inquiétudes en soulignant le manque de projections sur l’évolution des rémunérations avant et après le changement d’opérateur.

Un autre point de discorde concerne l’arrivée de nouveaux opérateurs. Les syndicats craignent que l’ouverture à la concurrence ne soit contre-productive, provoquant une désorganisation du service. Ils préviennent que cette démarche pourrait entraîner une diminution du nombre de bus et de chauffeurs, avec pour conséquence une détérioration du service afin d’accroître les marges bénéficiaires. Les sénateurs de gauche expriment également leur réserve en critiquant le désir du gouvernement de privatiser le service, accusant l’exécutif de chercher à éviter tout problème majeur pendant les Jeux Olympiques en repoussant la réforme.

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