La téléréalité est un genre télévisuel qui consiste à filmer la vie quotidienne de personnes ordinaires ou de célébrités, placées dans des situations plus ou moins scénarisées. Si certains programmes de téléréalité se veulent divertissants, instructifs ou inspirants, d’autres misent sur le sensationnalisme, le voyeurisme et la provocation. C’est le cas de la nouvelle émission “Frenchie Shore”, diffusée sur Paramount + et MTV, qui suscite la polémique et l’indignation de nombreux téléspectateurs, notamment auprès d’une mère algérienne établie en France.
“Frenchie Shore” est une adaptation française de l’émission américaine “Bienvenue à Jersey Shore”, qui a connu un succès phénoménal outre-Atlantique. Le concept est simple : dix candidats, présentés comme les plus grands fêtards de France, sont réunis dans une villa au Cap d’Agde, où ils sont filmés 24h/24. Leur seul objectif : faire la fête, boire, draguer et coucher. Le tout sans aucune limite, ni morale, ni légale.
L’émission, qui se veut “hardcore”, n’hésite pas à montrer des scènes de nudité, de sexe, de violence et de vulgarité, à peine floutées ou censurées. Les candidats, âgés de 20 à 30 ans, se livrent à des propos et des comportements sexistes, racistes, homophobes et irrespectueux. Ils se vantent de leurs conquêtes, de leurs exploits, de leurs mensonges et de leurs trahisons. Ils se disputent, se battent, se trompent et se réconcilient. Ils n’ont aucun respect pour eux-mêmes, ni pour les autres.
Le producteur de l’émission, David Maceira, défend son programme en affirmant qu’il reflète la réalité d’une partie de la jeunesse française, qui s’affranchit des normes sociales et qui assume pleinement sa sexualité. Il ajoute que l’émission a pour but de divertir et de faire rire, et non de choquer ou de dégrader. Il assure que les candidats sont consentants et qu’ils sont suivis par une équipe médicale et psychologique.
Mais cette vision est loin de faire l’unanimité. De nombreux téléspectateurs, associations, personnalités et médias dénoncent le caractère immoral, indécent et dangereux de “Frenchie Shore”. Ils accusent l’émission de faire l’apologie de la débauche, de l’alcoolisme, de la violence et du sexisme. Ils estiment que l’émission porte atteinte à la dignité humaine, à la protection de l’enfance et à l’image de la France. Ils réclament l’intervention de l’ARCOM, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle, pour mettre fin à ce “désastre”.
Parmi les victimes collatérales de “Frenchie Shore”, il y a les parents des candidats, mais aussi les parents des téléspectateurs, qui se sentent impuissants face à l’influence néfaste de ce programme sur leurs enfants. C’est le cas d’une mère algérienne de France, qui a témoigné auprès de DNAlgérie de l’impact qu’a eu sur elle » Frenchie Shore ».
Cette mère de famille, qui souhaite garder l’anonymat, raconte qu’elle vit un enfer depuis le début de la diffusion de “Frenchie Shore”. Elle explique que ses trois filles, qui sont adolescentes, sont devenues accros à cette émission, qu’elle qualifie de “limite pornographique”. Elle dit qu’elle a essayé de leur confisquer leurs smartphones, mais qu’elles s’y sont opposées. Elle se dit perdue et ne sait plus quoi faire. Elle lance un appel au gouvernement français pour qu’il intervienne et qu’il mette fin à ce “fléau” qui risque de “ruiner notre jeunesse”.
Cette mère algérienne n’est pas la seule à exprimer son désarroi et son inquiétude. D’autres parents, de différentes origines et confessions, partagent le même sentiment. Ils se demandent comment protéger leurs enfants de la banalisation du sexe, de la violence et de la vulgarité. Ils se demandent comment leur inculquer des valeurs de respect, de tolérance et de responsabilité. Ils se demandent comment leur offrir un avenir meilleur, dans une société où le paraître l’emporte sur l’être.
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