Actualités – Les espoirs d’une baisse significative des prix des produits alimentaires pour de nombreux Algériens établis en France ont été douchés par l’enseigne française Leclerc. Invité sur BFM, le patron des centres E.Leclerc reproche aux industriels d’avoir de « trop fortes » demandes de hausses de prix pour 2024.
Pour faire baisser plus rapidement les prix en rayons, les députés ont voté il y a quelques jours le projet de loi avançant les négociations commerciales entre industriels et distributeurs. Une mesure insuffisante et qui arrive bien tardivement pour Michel-Édouard Leclerc, invité de BFM Business ce mardi:
« On a perdu énormément de temps, c’est évident qu’il aurait fallu dès le printemps que les pouvoirs publics nous fassent signer une charte (…) pour créer le cadre juridique pour négocier et faire profiter aux consommateurs des premières baisses de cours sur les marchés mondiaux. » « Aujourd’hui, on va anticiper les négociations d’un mois dans un temps qu’on nous propose assez court », a poursuivi le patron des centres E.Leclerc. Pour autant, « c’est très clair, il n’y aura pas de baisses de prix » en 2024, a-t-il prévenu.
Si les prix alimentaires et boissons (hors produits frais) ont reculé en septembre dans la grande distribution (-0,4%), l’inflation de cette catégorie reste particulièrement élevée par rapport à la même période l’an passé (+10,5% selon l’Insee), bien qu’en ralentissement. Un ralentissement qui devrait se poursuivre mais pas au point d’aboutir à des baisses: « Je ne connais pas, sauf marginalement, des marchés qui vont baisser. Tout le monde a des hausses de coûts à faire valoir », a souligné Michel-Édouard Leclerc.
D’après lui, les industriels arrivent déjà aux négociations commerciales avec de « trop fortes demandes » de hausses de prix comprises entre « 5 et 25% » que les distributeurs promettent de tenter de tempérer.
Algériens de France : avant Leclerc, Lidl avait tiré la sonnette d’alarme
Rappelons que LIDL a déçu la communauté algérienne en France, qui avait nourri des attentes importantes concernant une baisse substantielle des produits alimentaires à l’automne, une information qui avait été largement relayée par plusieurs médias français.
Michel Biero, directeur des achats et du marketing de Lidl France, reconnu pour son franc-parler, a exprimé sa frustration. Il a expliqué que les marques ne se sont pas montrées réceptives aux demandes du ministère de l’Économie visant à réduire le coût de leurs produits. Cette situation risque de peser encore davantage sur les consommateurs.
Le fameux « septembre vert », qui était censé se traduire par des réductions de prix de la part des industriels envers les distributeurs, tarde à se matérialiser. Parmi les 75 multinationales visées par le ministère de l’Économie, Lidl collabore avec 58 d’entre elles, dont des marques renommées comme Coca-Cola, Président et Nutella. Cependant, seules deux de ces entreprises ont montré des progrès significatifs en acceptant des réductions de 3 à 4%. Les négociations sont toujours en cours avec une troisième.
Malheureusement, ces réductions annoncées ne se traduisent pas systématiquement par des baisses de prix en magasin. Par exemple, bien que Lesieur ait accepté de réduire ses prix de 20% à partir du 1er mars, cette baisse ne serait pas encore perceptible dans certains magasins concurrents. Michel Biero pointe du doigt les distributeurs qui tardent à appliquer les nouveaux tarifs afin de protéger leurs marges.
Lidl se défend en soulignant que ses prix ont néanmoins connu une baisse moyenne de 5 à 10% depuis avril. Le discounter bénéficie de sites de production en Allemagne, ce qui lui permet de maîtriser les coûts de fabrication. Ces usines, spécialisées dans la production de produits d’épicerie tels que le chocolat, le pain, les pâtes, les glaces et l’eau, représentent environ 20% de l’assortiment de Lidl en Allemagne.
Cependant, pour réaliser ces baisses de prix, Lidl a dû réduire ses marges de manière significative, ce qui a eu un impact sur la rentabilité globale du groupe. En conséquence, Lidl a été contraint de geler certains investissements, notamment dans le secteur de l’immobilier commercial. Le directeur des achats et du marketing de Lidl France a choisi de ne pas commenter les rumeurs concernant l’intérêt de l’enseigne pour l’acquisition de 600 magasins Casino et Monoprix. Il a expliqué que certaines réticences politiques avaient entravé leurs efforts pour s’implanter davantage à Paris.
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