Les restaurants algériens en France font face à une vague de critiques suite à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Dans cette vidéo, Iyas, influent défenseur de la culture algérienne, interpelle les restaurateurs sur l’utilisation du terme “gâteaux orientaux” pour désigner des pâtisseries algériennes.
Dans sa vidéo, Iyas, plus connu sous le pseudonyme « Iyasoony » sur les réseaux sociaux, raconte une visite dans un restaurant algérien où, en souhaitant simplement prendre un thé, il a été confronté à cette appellation générique sur le menu. Le restaurateur a listé des gâteaux tels que le Griwech, le Makrout, le Kalb Louz, la Dziriyette et le Tcharek, tous des gâteaux traditionnels algériens.
Pour l’Algérien établi en France, cette généralisation ne fait pas honneur à la diversité et à l’authenticité de la pâtisserie algérienne. Il argumente que lorsqu’un client entre dans un restaurant algérien, il est en quête d’une expérience qui lui permet de voyager à travers les goûts, les odeurs, l’ambiance, le service et la décoration. Si les gâteaux algériens sont masqués sous l’étiquette de “gâteaux orientaux”, cela ne rend pas justice à l’expérience culturelle que le restaurant s’efforce de fournir.
Iyas ne s’est pas contenté de partager son expérience; il a lancé un appel à tous les restaurants algériens, qu’ils soient basés en France ou ailleurs, pour qu’ils prennent conscience de l’importance de préserver leur patrimoine culinaire. Il a souligné que la dilution de l’identité algérienne dans une appellation générique est un problème qui doit être adressé avec sérieux. Il a même déclaré qu’il cesserait de fréquenter les restaurants qui ne respectent pas cette distinction, en signe de protestation.
La vidéo a rapidement gagné en popularité, entraînant une vague de soutien de la part de la communauté algérienne en France. Les commentaires sous la vidéo témoignent d’un consensus général sur la nécessité de valoriser la cuisine algérienne en tant que telle. Cette réaction collective est le reflet d’un désir plus large de reconnaissance et de respect de la culture algérienne.
« Je tiens à sensibiliser tous ces restaurateurs. Moi, aujourd’hui je n’irai plus dans ces restaurants algériens qui proposent des gâteaux orientaux parce que vous êtes juste en train de diluer le patrimoine algérien. Déjà qu’on s’est battus pour avoir la catégorie restaurant algérien sur Google, donc s’il vous plaît jouez le jeu, et merci », a conclu le jeune homme qui avait créé un concept : 1 Ftour = 1 restaurant algérien, au cours du mois de Ramadan dernier, et qui avait connu un franc succès.
Restaurants algériens en France : quid des gateaux algériens ?
Les gâteaux traditionnels algériens sont une véritable célébration de la culture et de l’art culinaire du pays. Riches en saveurs et en couleurs, ces pâtisseries sont le reflet d’un héritage ancestral transmis de génération en génération. Chaque gâteau raconte une histoire, celle d’un peuple qui a su marier les influences berbères, arabes, ottomanes et françaises pour créer une gastronomie unique.
Le Griwech, par exemple, est une pâtisserie en forme de nœud ou de tresse, frite et ensuite trempée dans du miel, souvent parfumée à l’eau de fleur d’oranger. C’est un incontournable des fêtes et des célébrations, notamment durant le mois sacré du Ramadan et les fêtes de l’Aïd.
Le Makrout, quant à lui, est un classique de la pâtisserie algérienne. Ce gâteau de semoule, fourré aux dattes ou aux figues, est façonné à la main en forme de losange avant d’être frit et plongé dans du miel. Il est apprécié pour sa texture à la fois croustillante et fondante.
Le Kalb Louz, littéralement « cœur d’amande », est un gâteau moelleux à base de semoule et d’amandes, imbibé de sirop et souvent coloré avec du safran. Il est particulièrement populaire pendant le Ramadan pour sa richesse et son apport énergétique.
La Dziriyette est une pâtisserie fine et délicate, composée d’une pâte d’amandes parfumée, enrobée d’une fine couche de glaçage royal. Elle est souvent décorée de motifs floraux ou géométriques et symbolise l’élégance et la finesse de la pâtisserie algérienne.
Le Tcharek, également connu sous le nom de « cornes de gazelle », est une autre douceur algérienne. Ces petits croissants de pâte farcis d’une mixture d’amandes, de sucre et de cannelle, puis enrobés de sucre glace, sont un régal pour les yeux autant que pour le palais.
Ces gâteaux ne sont pas seulement des plaisirs gustatifs, ils sont aussi des œuvres d’art. La préparation des gâteaux algériens est souvent complexe et nécessite un savoir-faire particulier. Les motifs et les formes sont travaillés avec précision, et la décoration est un aspect essentiel de la présentation. Les pâtissiers algériens sont de véritables artistes qui utilisent leurs mains comme pinceaux pour peindre des tableaux comestibles.
La diversité des gâteaux algériens est immense. On trouve des gâteaux secs, des gâteaux au miel, des gâteaux glacés, des gâteaux frits et même des gâteaux sans cuisson. Chaque région d’Algérie a ses spécialités et ses secrets de fabrication. Par exemple, les Boussou La Tmessou sont des biscuits secs traditionnels de la région d’Oran, tandis que les Mkhabez sont des gâteaux d’amande glacés typiques d’Alger.
La pâtisserie algérienne est également un symbole de convivialité et de partage. Les gâteaux sont présents lors de toutes les occasions, des mariages aux naissances, en passant par les fêtes religieuses et les réunions familiales. Ils sont offerts en signe d’hospitalité et de générosité, accompagnés d’un thé à la menthe ou d’un café.
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