France : révélation glaçante sur l’huile d’olive

HUILE OLIVE FRANCE

Dans l’imaginaire collectif, l’huile d’olive occupe une place quasi sacrée sur les tables en France. Synonyme de diététique méditerranéenne, elle est souvent décrite comme un élixir de longévité, vantée pour ses vertus sur le cœur, les artères, et même la beauté de la peau. Mais derrière cette image dorée, une enquête minutieuse vient bouleverser les certitudes des consommateurs. Le magazine 60 Millions de consommateurs a levé le voile sur une réalité bien moins reluisante : aucune des 22 huiles d’olive vierge extra analysées ne sort indemne d’une contamination préoccupante.

L’enquête a mis en lumière la présence systématique de plastifiants, en particulier des phtalates, dans tout type d’huile d’olive testée en France. Ces substances, pourtant interdites dans l’alimentaire, sont des résidus provenant souvent des équipements de stockage et de transport – tuyaux, cuves, bâches – avec lesquels l’huile entre en contact. En tant que corps gras, l’huile d’olive agit comme une véritable éponge pour ces contaminants. Patricia Chairopoulos, journaliste chez 60 Millions de consommateurs, précise que « les phtalates, on en a retrouvé dans les 22 huiles d’olive », qu’elles soient biologiques ou conventionnelles. Une contamination d’autant plus inquiétante que ces composés sont aujourd’hui considérés comme des perturbateurs endocriniens, potentiellement nocifs sur le long terme.

Certaines huiles atteignent même des taux de 4,8 mg/kg de DEHP, un plastifiant dont l’usage est pourtant proscrit dans les chaînes de production d’aliments gras selon la réglementation européenne. Bien que ces concentrations soient inférieures à celles relevées dans le passé – où l’on enregistrait parfois jusqu’à 30 mg/kg – la présence continue de ces substances démontre la persistance de pratiques industrielles peu adaptées à des exigences sanitaires modernes. L’Iterg, institut de référence pour les corps gras, évoque toutefois une amélioration relative par rapport aux décennies précédentes.

Mais ce n’est pas tout. Le magazine révèle également la présence d’hydrocarbures, dérivés du pétrole, dans des proportions parfois alarmantes, dans certains types d’huile d’olive en France. Les MOSH (hydrocarbures saturés) et les MOAH (hydrocarbures aromatiques), deux classes de contaminants d’origine minérale, s’invitent également dans les flacons. Si les premiers tendent à s’accumuler dans le foie ou les tissus lymphatiques, les seconds sont particulièrement préoccupants en raison de leurs propriétés cancérigènes. Ces substances pourraient provenir de diverses sources, comme des fuites d’huiles minérales lors de la récolte, du broyage, ou encore du transport des olives. Tracteurs, broyeurs, camions : tous les maillons de la chaîne peuvent être à l’origine de cette contamination invisible.

Là encore, certaines huiles analysées affichent des taux de MOAH de 10 mg/kg, soit cinq fois le seuil considéré comme acceptable selon les estimations européennes. Et contrairement à ce que l’on pourrait croire, les huiles estampillées « bio » ne sont pas épargnées. La journaliste insiste : « Il n’existe pas de différence significative entre une huile d’olive biologique et une conventionnelle du point de vue des résidus analysés ». La nature des matériaux utilisés dans les petits ateliers artisanaux ou dans certaines installations industrielles semble jouer un rôle plus déterminant que le type d’agriculture pratiqué.

Autre enseignement de cette étude : le prix n’est pas un gage de qualité sanitaire. Les huiles les plus chères ne sont pas nécessairement mieux protégées de ces contaminations. Si l’on peut raisonnablement se méfier des huiles premier prix, les bouteilles haut de gamme ne garantissent en rien une pureté exemplaire. L’enquête démontre que la vigilance doit être généralisée et ne doit pas se fonder sur des critères marketing.

Face à cette situation, 60 Millions de consommateurs appelle à une prise de conscience urgente du côté des producteurs et des distributeurs. Des équipements conformes, un meilleur encadrement logistique, une traçabilité accrue : autant de mesures nécessaires pour préserver la réputation de l’huile d’olive et garantir une consommation réellement bénéfique. Si l’on sait désormais que cette huile peut absorber bien plus que les arômes des collines méditerranéennes, il devient impératif que chaque acteur de la filière prenne ses responsabilités pour limiter une exposition insidieuse mais bien réelle à des substances controversées.

Ainsi, derrière l’apparente limpidité d’une huile dorée, se cache une complexité chimique peu connue du grand public. Et cette découverte, loin d’être anecdotique, invite à redéfinir nos habitudes et nos attentes vis-à-vis d’un produit qui, malgré sa renommée millénaire, n’échappe pas aux réalités industrielles contemporaines.

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